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L'ONG Human Rights Watch a dénoncé, vendredi, l'enrôlement d'enfants dans les camps de réfugiés du nord-est de la Syrie par les YPG, la principale milice kurde du pays. L'an dernier, l'ONU a répertorié plus de 200 cas de recrutement par ces unités.
La principale milice kurde de Syrie, les Unités de protection du peuple (YPG), recrute des enfants dans les camps de déplacés du nord-est du pays en guerre, en violation du droit international, a déploré, vendredi 3 août, Human Rights Watch (HRW).
Daily Brief: The YPG, the largest member of the Syrian Democratic Forces military alliance in northeast Syria, has been recruiting children, including girls, for military training and using some in hostilities. Most are taken from families in camps...https://t.co/GgqCLSQWEn pic.twitter.com/KN03VRoqO9
Human Rights Watch (@hrw) 3 août 2018Des milliers de personnes vivent dans des camps dispersés sur les zones contrôlées par les YPG, alliées des États-Unis dans la lutte contre le groupe jihadiste État islamique (EI). "Le plus tragique est que le groupe recrute des enfants de familles vulnérables dans les camps de déplacés à l'insu de leurs parents qui ne sont même pas informés du lieu où ils se trouvent", affirme Priyanka Motaparthy de HRW.
Les YPG n'étaient pas joignables dans l'immédiat pour une réaction.
Le droit international interdit aux factions armées non étatiques de recruter des combattants de moins de 18 ans, et l'enrôlement d'enfants de moins de 15 ans est considéré comme un crime de guerre.
Plus de 200 cas de recrutement d'enfants par les YPG en 2017
Huit familles dans trois camps de déplacés dans le nord de la Syrie ont affirmé à HRW que les miliciens et forces de sécurité kurdes avaient encouragé leurs enfants à rejoindre le rangs des combattants. Le plus jeune était une fille de 13 ans. "Nous sommes pauvres, ils ont dit à ma fille qu'ils lui donneraient de l'argent et des vêtements", a déclaré sa mère. Sa fille n'a plus donné signe de vie depuis un mois.
Les forces kurdes n'ont pas forcé les mineurs à rejoindre leurs rangs, mais elles ont empêché les familles de communiquer avec leurs enfants. Cette pratique a plongé les familles concernées dans un état de "grande détresse", affirme Sara Kayyali, qui a collaboré à l'élaboration du rapport de HRW. "Ils ne savent pas où sont leurs enfants, s'ils sont vivants ou morts, ou s'ils combattent en première ligne", dit-elle.
Ces recrutements s'inscrivent par ailleurs "dans un contexte de restrictions arbitraires à la liberté de mouvement" imposés aux déplacés, a déploré Sara Kayyali auprès de l'AFP. L'an dernier, l'ONU a répertorié 224 cas de recrutement d'enfants par les YPG et son unité féminine, soit près de cinq fois plus qu'en 2016. Plusieurs groupes armés en Syrie ont eu recours, au cours des sept dernières années de conflit, au recrutement de mineurs.
Avec AFP