Les incendies qui ont ravagé les alentours d'Athènes ont tué au moins 81 personnes, selon un bilan non définitif. Les pompiers poursuivent les recherches de victimes éventuelles. Le gouvernement a décrété trois jours de deuil national.
En Grèce, les pompiers poursuivaient, mercredi 25 juillet, les recherches de personnes bloquées dans des maisons ou des voitures carbonisées aux environs de stations balnéaires de Mati et de Rafina, à l'est d'Athènes, ravagées par des incendies qui ont fait au moins 81 morts et 187 blessés, selon un dernier bilan officiel.
Qualifié de "tragédie nationale" par les médias du pays, le feu a éclaté lundi 23 juillet sur le mont proche de Pendeli attisé par des vents de 100 km/h. Les flammes se sont rapidement propagées et ont envahi Mati, à 40 km d'Athènes, brûlant des centaines d'habitations. Les résidents ont fui en panique en direction de la plage proche, où plusieurs d'entre eux ont dû rester plus d'une heure dans l'eau pour se sauver.
Le pays était sous le choc de découvertes macabres mardi 24 juillet, en particulier celle sur le même terrain où 26 personnes carbonisées, dont des "petits enfants", ont été retrouvés. "Elles ont été retrouvées enlacées par groupes, dans une "dernière tentative pour se protéger", a raconté un sauveteur, Vassilis Andriopoulos.
"Aujourd'hui la Grèce est en deuil"
Un Belge figurait parmi les victimes, selon Didier Reynders, le ministre belge des Affaires étrangères ainsi qu'une Polonaise et son fils, selon Varsovie. Quelque 715 personnes ont été évacuées par bateaux militaires ou privés jusqu'au port de Rafina.
"Aujourd'hui la Grèce est en deuil", a déclaré le Premier ministre Alexis Tsipras, annonçant, dans une adresse télévisée à la nation, trois jours de deuil national. Les drapeaux seront en berne jusqu'à vendredi.
La présidence a annulé les festivités devant commémorer mardi le retour de la démocratie en Grèce en juillet 1974. Le ministère des Finances a débloqué 20 millions d'euros "pour parer aux besoins imminents des mairies et citoyens touchés". Le porte-parole du gouvernement a aussi annoncé des exonérations de la taxe foncière pour 2018 pour les citoyens et les familles touchées ainsi que des indemnisations.
15 départs de feu simultanés
Le pays, qui a activé le mécanisme européen de protection civile, s'est vu offrir de l'aide – notamment en moyens aériens – par l'Espagne, la France, Israël, la Bulgarie, la Turquie, l'Italie, la Macédoine, le Portugal et la Croatie, tandis que les messages de condoléances affluaient de l'étranger.
"La Commission européenne n'épargnera pas ses efforts pour aider la Grèce", a tweeté son président Jean-Claude Juncker. "La douleur des sinistrés nous touche tous", a indiqué la chancelière allemande Angela Merkel dans un télégramme à Alexis Tsipras.
Le pape a fait connaître "sa profonde tristesse", tandis que le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a fait part de "la solidarité" de l'Alliance.
Le gouvernement a annoncé qu'il prendrait en charge les obsèques, et des mesures fiscales en faveur des sinistrés. Et le parquet a ouvert une enquête sur les causes des incendies. Avant qu'une polémique ne s'engage sur la réponse de l'appareil d'État, le gouvernement a souligné avoir dû faire face à un phénomène "extrême", "asymétrique", selon Alexis Tsipras.
Dimitris Tzanakopoulos a relevé qu'il y avait eu "15 départs de feu simultanés sur trois fronts différents" en Attique. Les États-Unis ont prêté un drone pour survoler la région et "observer et détecter toute activité suspecte", a-t-il ajouté.
Avec AFP