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Gaza : accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas

Au terme d'un vendredi marqué par la mort de quatre palestiniens et d'un soldat israélien, les autorités israéliennes et le Hamas se sont entendus pour faire le nécessaire en vue d'un retour au calme dans la bande de Gaza.

Après une journée de vendredi où l'armée israélienne a massivement bombardé la bande de Gaza, u n accord de cessez-le-feu qui réduit le spectre d'une nouvelle guerre a été trouvé dans la nuit de vendredi à samedi 21 juillet entre Israël et le mouvement islamiste Hamas. Une escalade de violence a coûté la vie à quatre Palestiniens et à un soldat israélien.

"Grâce aux efforts de l'Égypte et de l'ONU, nous sommes parvenus (à un accord) pour revenir à l'état de calme qui précédait entre l'occupation (israélienne) et les factions palestiniennes", a indiqué le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, dans un communiqué.

Vendredi, un soldat israélien a été abattu par des tirs palestiniens le long de la frontière. le premier tué près de Gaza depuis la guerre qui a opposé, en 2014, Israël au mouvement islamiste Hamas qui contrôle ce territoire palestinien, a indiqué à l'AFP un porte-parole militaire.

En représailles à la mort de son soldat "durant un incident" près de l'enclave palestinienne, l'armée israélienne a indiqué avoir mené une série de raids aériens "contre des cibles militaires". D'impressionnantes boules de feu et des panaches de fumée se sont élevés dans le ciel de Gaza après ces frappes.

Deux des Palestiniens ont été tués près de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, par des frappes israéliennes contre un poste d'observation du Hamas, selon des sources sécuritaires et le ministère de la Santé à Gaza. Un troisième a péri dans un bombardement à Rafah, dans la même zone. Un quatrième a été tué par des tirs de soldats israéliens près de la zone frontalière à l'est de la ville de Gaza, selon le ministère de la Santé gazaoui.

Au moins 149 Palestiniens tués par l'armée israélienne à Gaza depuis fin mars

Depuis le 30 mars, des Palestiniens manifestent régulièrement dans le secteur frontalier pour dénoncer le blocus israélien imposé à Gaza et exiger le retour des réfugiés palestiniens chassés ou qui ont fui leurs terres en 1948 lors de la création de l'État d'Israël. Au moins 149 Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne à Gaza depuis cette date. Trois guerres ont déjà opposé le Hamas et Israël depuis 2008. Les autorités israéliennes ont accusé le Hamas d'avoir choisi "l'escalade".

L'envoyé spécial de l'ONU pour le Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, a appelé Israël et le Hamas à la retenue. "Chacun dans la bande de Gaza doit s'éloigner du précipice. Pas la semaine prochaine. Pas demain. IMMÉDIATEMENT", a écrit Nickolay Mladenov sur son compte Twitter. "Ceux qui veulent provoquer une guerre entre Palestiniens et Israéliens ne doivent pas y parvenir", a-t-il ajouté.

???? Everyone in #Gaza needs to step back from the brink. Not next week. Not tomorrow. Right NOW! Those who want to provoke #Palestinians and #Israelis into another war must not succeed.

  Nickolay E. MLADENOV (@nmladenov) 20 juillet 2018

Dans la soirée, trois roquettes ont été tirées depuis Gaza vers Israël, selon l'armée. "Si le Hamas continue ses tirs de roquettes, Israël réagira beaucoup plus durement qu'ils (les dirigeants du Hamas) ne le pensent", a averti le ministre de la Défense Avigdor Lieberman.

Avigdor Lieberman a multiplié ces derniers jours les menaces d'une opération de grande envergure dans la bande de Gaza. Les télévisions israéliennes ont diffusé cette semaine des images de manoeuvres de l'armée s'entraînant pour une incursion terrestre dans la bande de Gaza.

Israël a encore renforcé cette semaine le blocus sur la bande de Gaza. Les livraisons de fioul et de gaz sont interrompues jusqu'à dimanche via Kerem Shalom, le seul point de passage de marchandises entre Israël et ce territoire palestinien. La semaine dernière, Israël avait déjà annoncé la fermeture de ce point de passage pour nombre de marchandises, le Hamas dénonçant un "crime contre l'humanité". Israël a aussi réduit la zone maritime ouverte aux pêcheurs de Gaza.

Depuis plus de dix ans, l'enclave palestinienne coincée entre Israël, l'Égypte et la Méditerranée, est soumise à un strict blocus terrestre, maritime et aérien imposé par Israël. Le renforcement de ce blocus intensifie la pression sur le Hamas dans un territoire où quelque 80% des deux millions d'habitants sont tributaires d'une aide, selon la Banque mondiale.

Avec AFP