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Brexit : Boris Johnson démissionne, remplacé par Jeremy Hunt

Au lendemain du départ du ministre britannique du Brexit, celui des Affaires étrangères, Boris Johnson, a remis lundi sa démission, après que Theresa May a arraché un accord sur la sortie de l'UE. Jeremy Hunt a été nommé pour le remplacer.

Boris Johnson, le secrétaire au Foreign Office, (l'équivalent britannique des Affaires étrangères) a présenté, lundi 9 juillet, sa démission, dans la foulée du ministre du Brexit, David Davis. Deux démissisions qui interviennent quelques jours seulement après l'accord obtenu par Theresa May sur la stratégie britannique en matière de retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne.

"Cet après-midi, la Première ministre a accepté la démission de Boris Johnson de son poste de secrétaire au Foreign Office.[...]. La Première ministre remercie Boris pour son travail", avaient déclaré les services de Theresa May. C'est le ministre de la Santé, Jeremy Hunt, qui a été nommé quelques heures plus tard pour le remplacer. Ce dernier avait soutenu le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne.

Le rêve du Brexit "est en train de mourir"

En désaccord avec les orientations de la Première ministre Theresa May sur le Brexit, Boris Johnson avait présenté sa démission lundi après-midi. "Nous nous dirigeons vraiment vers le statut de colonie" de l'UE, a écrit Boris Johnson dans sa lettre de démission. Partisan d'un Brexit dur, l'ex-ministre a déploré que "ce rêve est en train de mourir".

I am proud to have served as Foreign Secretary. It is with sadness that I step down: here is my letter explaining why. pic.twitter.com/NZXzUZCjdF

  Boris Johnson (@BorisJohnson) 9 juillet 2018

L'ex-ministre du Brexit David Davis a été remplacé lundi par l'eurosceptique Dominic Raab, 44 ans, qui était jusqu'ici secrétaire d'État chargé du Logement après avoir occupé le poste de secrétaire d'État à la Justice dans le gouvernement May.

Les démissions de ces deux poids lourds du gouvernement de Theresa May, à moins de neuf mois du Brexit prévu fin mars 2019, plonge davantage l'exécutif britannique dans la crise, alors qu'il est déjà englué dans les divisions de sa majorité sur l'avenir du Royaume-Uni hors de l'UE.

Un accord avec l’UE qui divise

Ces départs interviennent quelques jours après une réunion de Theresa May avec ses ministres, le 6 juillet, qui avait abouti à l'annonce d'un accord sur la volonté de maintenir une relation commerciale étroite avec l'UE. Ce plan prévoit de mettre en place une zone de libre-échange et un nouveau modèle douanier avec les 27, afin de maintenir un commerce "sans friction" avec le continent.

Le plan mis au point vendredi 6 juillet lors d'une réunion du gouvernement à la résidence de campagne de la Première ministre, et qui paraîtra jeudi sous la forme d'un "livre blanc", a déclenché la colère des plus farouches partisans du Brexit. Ceux-ci s'estiment trahis par la volonté de Theresa May de maintenir des relations commerciales aussi étroites.

Sur les marchés financiers, la nouvelle démission a été accueillie par la chute de la livre sterling, effaçant ses gains initiaux face à l'euro et au dollar.

Avec Reuters