
La Première ministre britannique Theresa May s'est accordée vendredi avec son gouvernement autour d'une ligne commune sur le Brexit dans l'espoir d'accélérer les négociations sur la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE, prévue le 29 mars 2019.
Après des heures de négociations avec ses ministres lors d'un séminaire à Chequers, sa résidence de campagne située à 60 km de Londres, Theresa May a semble-t-il convaincu les défenseurs d'un Brexit dur au sein de son gouvernement de soutenir son projet de "zone de libre-échange des biens" avec l'Union européenne (UE). Une victoire pour Theresa May, qui est régulièrement critiquée depuis qu'elle a perdu la majorité parlementaire du Parti conservateur lors des élections l'an dernier.
La proposition, adoptée vendredi 6 juillet, prévoit aussi la fin de la libre circulation des personnes et signale que le secteur britannique des services n'aura pas les niveaux actuels d'accès aux marchés de l'UE. Ce faisant, Londres pourrait être accusée par Bruxelles de sélectionner les meilleurs morceaux de l'UE.
De son côté, le négociateur européen pour le Brexit, Michel Barnier, a salué l'accord tout en ajoutant sur Twitter : "Nous allons étudier les propositions pour voir si elles sont réalistes."
Selon le document qui présente la position du gouvernement, les ministres disent qu'ils se sont entendus pour négocier une "zone de libre-échange pour les marchandises", qui permettrait au Royaume-Uni d'avoir un "règlement commun pour tous les biens" dans un territoire douanier commun. Cela permettrait au Royaume-Uni de fixer ses propres droits de douane et de conclure de nouveaux accords de libre-échange. Ils ont également convenu que le Parlement aurait le pouvoir de décider si le Royaume-Uni continue ou non à suivre la législation de l'UE à l'avenir.
"Faux Brexit"
Mais pour les deux camps, les eurosceptiques intransigeants et les fervents partisans de l'UE, l'accord conclu est insuffisant.
Pour John Longworth, président du groupe "Leave Means Leave" ("Partir signifie partir"), Theresa May cherche à tromper les pro-Brexit. "Le Brexit de May signifie BRINO - Brexit In Name Only (un Brexit qui n'en a que le nom) - un faux Brexit."
Le député travailliste pro-UE Chuka Umunna a pour sa part évoqué "une nouvelle arnaque à huis-clos qui nous mettra tous dans une situation encore pire".
Selon The Times, Theresa May a adopté une ligne dure et a promis à ses alliés de limoger le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, qui a soutenu le Brexit, s'il tentait de "saper l'accord de paix".
Le gouvernement britannique réaffirme qu'il est dans l'intérêt des deux parties de parvenir à un accord sur le Brexit, prévu le 29 mars 2019. Mais, alors que la date fatidique se rapproche, il souligne aussi la nécessité d'"intensifier" le travail de préparation pour faire face à tous les scénarios possibles - en particulier celui d'une éventuelle sortie de l'UE sans accord avec Bruxelles.
Avec AFP et Reuters