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Le policier auteur du tir qui a tué un jeune homme de 22 ans à Nantes, lors d'un contrôle routier, a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire, vendredi. Il avait changé sa version des faits, admettant avoir tiré par accident.

"Sa déclaration n'était pas conforme à la vérité." L'avocat du policier qui a tiré sur un jeune homme de 22 ans, mardi soir à Nantes, a déclaré que son client avait changé sa version des faits au deuxième jour de sa garde à vue, vendredi 6 juillet.

Le policier "a déclaré que c'était un tir accidentel", selon son avocat, contredisant ainsi la première version de ses collègues qui évoquaient la légitime défense. Après avoir été entendu par les enquêteurs de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), l'auteur du tir a été "mis en examen pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner", a déclaré son avocat à l'AFP. Il a été placé sous contrôle judiciaire.

Selon une source proche du dossier, les cinq collègues du policier auteur du coup de feu, entendus le soir des faits, ont affirmé que le conducteur avait fait une marche arrière à "très vive allure", au point de risquer de renverser deux des quatre enfants qui jouaient sur la chaussée derrière la voiture. Toujours selon eux, l'un des policiers a juste eu le temps de pousser l'un des enfants, de prendre l'autre dans ses bras et de se mettre à l'abri devant le fourgon de CRS.

Jeune homme tué à Nantes : le policier mis en examen et placé sous contrôle judiciaire

Trois nuits de violences

Une version contredite par des habitants du quartier, et non confirmée mercredi 4 juillet par le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès, lors de sa conférence de presse.

Le jeune homme de 22 ans, sous le coup d'un mandat d'arrêt pour "vol en bande organisée, recel et association de malfaiteurs", a été touché par le tir du policier mardi 3 juillet en début de soirée, alors qu'il effectuait une marche arrière pour fuir un contrôle de police. Il a été touché au cou et est décédé à l'hôpital deux heures plus tard.

Son décès a provoqué dans la nuit de mardi et mercredi et à nouveau dans les nuits suivantes des violences urbaines dans plusieurs quartiers de Nantes, causant de multiples incendies de voitures et des dégradations de bâtiments. Plusieurs véhicules de police ont aussi été pris pour cible.

Avec AFP