envoyé spécial à la Spartak Arena de Moscou – Au terme d’une rencontre particulièrement musclée, l’Angleterre a retrouvé les quarts de finale d’une Coupe du monde pour la première fois depuis 2006, en dominant la Colombie aux tirs aux buts (1-1, 4-3 tab).
Un miracle n’aura pas suffi… Sans sa star James Rodriguez, et même en arrachant une prolongation en toute fin de match, la Colombie n'a pas su trouver les ressources pour vaincre l'Angleterre au terme d’une irrespirable séance de tirs aux buts (1-1, 4-3 tab), et quitte donc la Coupe du monde 2018 au stade des huitièmes de finale. Pas de redite de l'épopée de 2014, où Falcao et ses coéquipiers avaient écrit la plus belle page du football colombien en disputant les premiers quarts de l'histoire des Cafeteros.
Douze ans après sa dernière accession à ce stade d’un Mondial (2006) – et quatre après le fiasco du Brésil en 2014 – l’Angleterre est donc de retour parmi les huit meilleures nations du monde. Un sésame décroché au terme d’un huitième de finale très compliqué face à des Colombiens qui ont failli renverser une rencontre pourtant bien mal engagée. Fébriles, en manque total d’inspiration, les Cafeteros ont musclé les débats au lieu de proposer du jeu. Et un pénalty concédé par Carlos Sanchez s’est chargé de leur faire payer cette décision, puisque Kane, préposé aux sentences, n’a pas manqué sa cible (0-1, 57e).
Avant de régler la mire, le 9 anglais était déjà passé tout près de trouver le chemin des filets sur un bon centre venu de la droite, mais sa reprise de la tête avait manqué de justesse (15e). Et en toute fin de première période, Trippier avait lui aussi donné des sueurs froides au bouillant public colombien de la Spartak Arena de Moscou, en frôlant la lucarne d’Ospina sur un coup franc enroulé (43e).
Un miracle, pas deux…
Mais plus encore que le but de Kane ou les tentatives précédentes, une statistique résume à elle seule la teneur de cette rencontre. À l’entame du temps additionnel, les Colombiens avaient accumulé cinq cartons jaunes pour à peine deux tirs cadrés, un ratio toutefois amplifié par la prestation compliquée de l’arbitre américain Mark Geiger, qui a grandement peiné à tenir les débats.
Il fallait donc un miracle pour que Moscou ait des airs de Bogota, en cette fraîche soirée d’été. Au bout du suspense, il s’est matérialisé sur une tête de Mina, qui a coupé un corner de Cuadrado pour catapulter le ballon dans les filets (90e+3). Mais ce ne fut qu'un bref sursaut.
Poussés en prolongations, les Anglais ont mis un temps à se remettre dans le bain. Émoussés, ils ont subi le premier acte de cette demi-heure supplémentaire, avant de reprendre la main, sans toutefois parvenir à éviter une indécise séance de tirs aux buts.
Un exercice périlleux, disputé dans une ambiance de Copa America, qui leur a finalement permis de renouer avec le gotha du football mondial quelques minutes plus tard, lorsque Dyer a plongé la Spartak Arena dans un flot de larmes, en fusillant Opsina sur le tir au but de la gagne. Un triste épilogue... triste mais juste.