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Manifestations contre la séparation des parents et enfants migrants aux États-Unis

Samedi, des centaines de manifestations ont eu lieu aux États-Unis pour réclamer le regroupement immédiat des enfants et de leurs parents clandestins. Environ 2 000 enfants attendaient toujours, vendredi, de retrouver leurs parents.

Des centaines de manifestations, petites et grandes, se sont déroulées samedi 30 juin à travers les États-Unis contre la politique migratoire de Donald Trump et pour réclamer le regroupement immédiat des enfants et de leurs parents clandestins appréhendés à la frontière mexicaine.

L'un des grands rassemblements avait lieu dans le parc jouxtant la Maison Blanche à Washington, avec des milliers de personnes de tous les âges, dans une atmosphère oscillant entre indignation et tristesse, par 33   degrés sous un soleil implacable.

L'enregistrement d'un enfant de migrants pleurant à la recherche de ses parents a été diffusé sur des hauts-parleurs. Jocelyn, une mère brésilienne, séparée de son fils pendant neuf mois, a témoigné de son calvaire au micro   : "On lui a dit qu'il finirait peut-être par être adopté", a-t-elle raconté à la foule, déclenchant un cri collectif spontané   : "Honte   ! Honte   !"

"Je suis en colère, triste, écœurée"

"C'est du racisme à peine voilé", dit Dorothy Carney, une professeure de français venue de Charlottesville, en Virginie. "Le mal l'emportera si les gens bien ne font rien. Au moins, on fait quelque chose", relève-t-elle.

"Je suis en colère, triste, écœurée", dit Rita Montoya, une avocate de Washington originaire du Mexique, venue comme beaucoup d'autres avec ses jeunes enfants. "Nous sommes des enfants d'immigrés, nous contribuons à ce pays depuis suffisamment longtemps, il faut que ce pays commence à nous montrer un peu de respect."

"Les familles doivent rester ensemble" est le slogan de cette journée, alors que les autorités fédérales américaines ont désormais pour ordre de ramener les enfants auprès de leurs parents, une tâche qui s'éternise.

Mêmes scènes à New York, où l'on voyait aussi des slogans tels que "Abolissez l'ICE", la police de l'immigration, une cause auparavant marginale mais qui est en train de gagner en popularité au sein de la gauche américaine.

Le président américain a annulé le 20 juin sa politique de séparation des familles mais vendredi, environ 2   000 enfants sur plus de 2   300 attendaient toujours de retrouver leurs parents. Les mineurs sont pris en charge dans des foyers répartis dans tout le pays, parfois à des milliers de kilomètres du centre de détention où sont retenus leurs parents.

Lenteur du processus

Un juge fédéral de San Diego (Californie) a donné 30 jours aux autorités fédérales pour ces regroupements, et deux semaines quand les enfants ont moins de cinq ans.

C'est la lenteur de ce processus et l'annonce du gouvernement Trump que les familles entières seraient dorénavant placées en détention, sans exception pour la présence d'enfants, qui provoquent la colère de la gauche et le malaise d'une partie des républicains.

Plusieurs élus démocrates de haut rang souscrivent depuis quelques jours à la revendication de la suppression de l'ICE, dont le maire de New York, Bill de Blasio, et la sénatrice de New York, Kirsten Gillibrand, candidate potentielle à l'élection présidentielle de 2020.

Créée en 2003, moins de deux ans après les attentats du 11 septembre 2001, l'ICE incarne la politique de "tolérance zéro" de l'administration Trump, ses agents ayant pour tâche principale d'interpeller les personnes en situation irrégulière, en vue de leur expulsion.

"À tous les hommes et femmes courageux de l'ICE   : ne vous inquiétez pas, gardez le moral. Vous faites du travail fantastique pour nous protéger en éradiquant les pires éléments criminels", a-t-il tweeté samedi matin.

Avec AFP