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Six millénaires de voyage spatial durant lesquels l'équipage devra se reproduire pour espérer coloniser une exoplanète potentiellement habitable.

Un jour, des êtres humains seront peut-être envoyés vers une exoplanète habitable à bord d'une station spatiale. Leur objectif sera peut-être d'établir une colonie viable et saine dans un autre monde. En des scientiques penchent évidemment déjà sur le sujet. C'est le cas de Frédéric Marin et Camille Beluffi, deux chercheurs français de l'université de Strasbourg, qui en ont fait leur sujet d'étude.

Leurs travaux, notamment relayés par la MIT Technology Review, tentaient de déterminer le nombre minimum de personnes à embarquer à bord d'un vaisseau spatial pour qu'une population "génétiquement saine" puisse débarquer un jour sur Proxima b, planète potentiellement habitable. 

En partant du principe que Proxima b se trouve à quatre années-lumière de la Terre, et qu'un vaisseau pourrait voyager à 700 000 kilomètres par heure (la vitesse atteinte par la sonde solaire Parker), ils ont estimé qu'il faudrait 6 300 ans pour atteindre l'exoplanète. Il faudra donc plusieurs générations pour la rejoindre depuis la Terre, ce qui veut dire qu'il faudra que tout ce petit monde se reproduise.

Et cela implique d'inclure de nouveaux paramètres : le nombre de personnes initiales, l'absence de consanguinité (pour éviter les problèmes génétiques), les âges de reproduction, l'infertilité potentielle ou encore les possibles épidémies. En fait, résume Ouest-France, "il faudrait que les descendants de ces explorateurs se reproduisent selon des principes très stricts d’ingénierie sociale, sous peine de surpopulation ou d’extinction de la colonie".

This is how many people we’d have to send to Proxima Centauri to make sure someone actually arrives https://t.co/u18rsqyT7V

— MIT Tech Review (@techreview) 22 juin 2018

Et dans ces conditions et selon le modèle statistique qu'ils ont développé, pour être sûr que la colonie puisse un jour débarquer sur Proxima Centauri b, il faudrait exactement 98 personnes au départ, soit 49 couples. Reste que, comme l'explique la MIT Technology Review, cette étude ne prend pas en compte les "taux de fertilité qui pourraient être différents dans l'espace, et les probabilités qu'un enfant né en bonne santé soit plus faible à cause des plus grands risques de mutations dûes aux radiations". The Next Web souligne par ailleurs qu'il est complqué de révoir l'état psychologique d'un groupe n'ayant vécu que dans un vaisseau spatial.

Interrogé par Ouest-France, Frédéric Marin reconnaît cependant que son étude n'a pas pour ambition d'être la réponse finale à cette question. "Cette étude a été réalisée d’un strict point de vue scientifique. Certains paramètres, comme les ressources, la nourriture ou les fonctions des passagers, n’ont pas été intégrés. Il a bien sûr d’autres questions inhérentes à un tel voyage : quel serait le régime politique à bord du vaisseau ? Dans quel état d’esprit se trouveraient les générations intermédiaires, dont le seul but serait de se reproduire pour assurer le succès de la mission ? Pour le moment, les implications psychologiques et sociologiques ne sont pas mathématisables..."

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Tags: Espace, Sexualité,