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Présidentielle mexicaine : portraits d'électeurs

Dimanche 1er juillet, les Mexicains sont appelés à élire leur nouveau président, mais aussi 128 sénateurs, 500 députés, ainsi que les gouverneurs et les maires dans huit États, dont la capitale Mexico où les électeurs expriment leurs désillusions.

Après six ans de gouvernement du PRI (Parti révolutionnaire institutionnel) marqué par la dépréciation de la monnaie nationale, le peso, et une violence endémique, les Mexicains sont appelés aux urnes dimanche 1er juillet.

Depuis des semaines, c’est le candidat de gauche, Andrés Manuel López Obrador, dit AMLO, qui est en tête des sondages. Sa personnalité et son programme divise profondément les Mexicains et nombreux sont ceux qui redoutent que la corruption électorale ou des coups bas influencent le scrutin.

Au terme d’une longue campagne électorale, dans les rues de Mexico, les électeurs sont encore très indécis. Ils s’inquiètent de la solidité des institutions pour garantir la neutralité du processus électoral. Reportage.

Edith est diplômée de l’UNAM (Université nationale autonome du Mexique) et professeure d’anglais en primaire. Elle ne sait pas pour qui elle va voter et ne masque pas son pessimisme pour le futur. Même si elle estime qu’Andrés Manuel López Obrador, le candidat de la gauche, va l’emporter, elle pense que le système l’empêchera coûte que coûte d’accéder à la présidence.

Jose Agustin, 43 ans, est consultant. Malgré son intention de se rendre aux urnes dimanche prochain, il n’a toujours pas décidé à qui il donnera sa voix. José considère qu´aucun des candidats n´incarne ses espérances. Selon lui, la campagne présidentielle a été marquée par la violence et il se pose également des questions sur les antécédents de chacun des candidats.

Humberto, 50 ans, est avocat spécialisé en droit du travail. Sa préférence se porte sur Andrés Manuel López Obrador car selon lui, le candidat à la présidentielle a pleinement assumé son rôle lorsqu´il était en charge du gouvernement de la capitale . Bien qu´Humberto pense qu´il puisse y avoir des fraudes massives contre AMLO pour l’empêcher de remporter l’élection , il est décidé à voter pour tous les candidats de la coalition de gauche "Juntos Haremos Historia" (Ensemble, nous ferons l’histoire) .

Luz est étudiante, et elle ne sait pas pour qui voter. Plus le jour J approche, face à un panel de candidats dans lesquels elle ne se retrouve pas, elle estime n'avoir trouvé aucune proposition qui convienne à ses attentes . "Tous disent qu’ils vont mener le Mexique sur le bon chemin, mais finalement, dès qu’ils arrivent au pouvoir, ils oublient leurs promesses".

Graphiste, Arturo dispose de sa propre entreprise dans un quartier d’activités de la Cuidad de Mexico. Même s’il n’a toujours pas choisi son favori, une chose est certaine   : il ne votera pas pour López Obrador. Mais il n'est pas non plus question de voter pour Anaya (qui se revendique antisystème) et encore moins pour le PRI. Il considère qu’il n’y a aucune option pertinente, puisque la campagne s’est résumée à "une guerre ouverte entre les candidats".

Ingénieur, Salvador est aussi prédicateur évangéliste. Après trois années d’études à l’UNAM, il supervise la construction d’immeubles à Polanco, une zone résidentielle de la Ciudad de Mexico. Lui aussi est indécis… "Aucun n’a véritablement de proposition claire, et c’est justement ce qui manque", explique-t-il, souhaitant pour sa part que le prochain président "travaille pour le peuple et pour le Mexique. Jusqu'à présent, tous ceux qui ont occupé la fonction ont oublié leurs promesses et ont travaillé pour eux-mêmes ".

Fanatiques, indécis et sceptiques ont désormais rendez-vous avec les urnes pour désigner celui qui aura à charge de mener le pays durant les six années à venir.