La Cour constitutionnelle a validé le résultat du scrutin, qui instaure une nouvelle Constitution dans le pays. Elle permet au président Tandja de rester en fonction trois ans de plus et supprime la limitation des mandats présidentiels.
AFP - La Cour constitutionnelle du Niger a validé vendredi le résultat du référendum très controversé qui a permis l'adoption d'une nouvelle Constitution accordant une rallonge de trois ans au président Mamadou Tandja, a annoncé la radio d'Etat.
"Le projet de Constitution a reccueilli 92,50% de voix favorables, soit plus de la majorité absolue des suffrages exprimés valables. Il doit par conséquent être déclaré adopté", selon un arrêt de la Cour lu sur Voix du Sahel.
La Cour a "validé et proclamé définitifs" les résultats du référendum du 4 août annoncés le 7 par la Commission électorale (Céni) et que l'opposition conteste vivement.
Selon la Céni, la nouvelle Constitution a été adoptée avec 92,50% des suffrages et le taux de participation a atteint 68,26%.
La Cour "ordonne" la publication de son arrêt au journal officiel "selon la procédure d'urgence".
L'opposition, qui dénonce un "coup d'Etat" du président, avait appelé à boycotter la consultation qui avait aussi suscité l'inquiétude et les critiques de la communauté internationale.
Selon la Constitution en vigueur depuis 1999, le président doit se retirer le 22 décembre, à l'issue de son deuxième quinquennat consécutif.
Pour arriver à ses fins, M. Tandja a dissous le parlement le 26 mai, puis fin juin la Cour constitutionnelle qui jugeait ce référendum illégal. Depuis, il gouverne seul par décrets et ordonnances.
Selon les partis d'opposition et les centrales syndicales réunies au sein de la Coordination des forces démocratiques pour la république (CFDR), le taux de participation au référendum a été inférieur à 5%.
La nouvelle Constitution instaure un régime présidentiel fort. Elle stipule que "le président de la République est le détenteur exclusif du pouvoir exécutif".
Elle entrera en vigueur dès sa promulgation par M. Tandja, qui doit intervenir dans les huit jours suivant la validation du résultat par la Cour constitutionnelle.
La France, ancienne puissance coloniale du Niger, a dénoncé les "atteintes répétées à la démocratie" et Bruxelles a menacé d'interrompre les aides financières.