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Après Donald Trump, Kim Jong-Un rencontre Xi Jinping à Pékin

Une semaine après son entrevue historique avec le chef d'État américain, Kim Jong-un était reçu à Pékin, mardi 19 juin, par le président chinois Xi Jinping, qui appelle à "concrétiser" les avancées sur le nucléaire nord-coréen.

Kim Jong-un a été reçu très officiellement à Pékin par le président chinois Xi Jinping, mardi 19 juin, une semaine après sa rencontre historique à Singapour avec le président américain Donald Trump. Il s'agit de la troisième visite du dirigeant nord-coréen en Chine cette année, mais c'est la première fois qu'elle est médiatisée le jour-même, et non après coup. Kim a salué le rôle de Pékin en faveur de la dénucléarisation, tandis que le dirigeant chinois a encouragé son homologue nord-coréen à "concrétiser" les avancées obtenues lors du sommet avec Trump.

La télévision chinoise a diffusé des images de la rencontre entre les deux dirigeants, accompagnés de leurs épouses, lors d'une cérémonie d'accueil au rituel immuable dans le cadre solennel du Palais du peuple.

Cette visite non annoncée à l'avance survient alors que Pékin est engagé dans une vive escalade avec le même Donald Trump à propos du différend commercial sino-américain, escalade qui a fait baisser mardi les places boursières mondiales.

Il s'agit de la troisième visite en Chine du dirigeant nord-coréen en moins de trois mois. Fin mars, il avait effectué dans la capitale chinoise son premier déplacement à l'étranger depuis son arrivée au pouvoir fin 2011, avant un deuxième voyage en mai dans la ville portuaire de Dalian, dans le nord-est de la Chine.

Il s'était à cette occasion entretenu avec Xi Jinping. Les deux hommes ne s'étaient auparavant jamais rencontrés depuis leurs arrivées au pouvoir respectives au début de la décennie. Pyongyang reprochait à son allié d'appliquer les sanctions internationales destinées à convaincre la Corée du Nord d'abandonner son programme nucléaire.

L'homme fort de Pyongyang cherche à obtenir un assouplissement des sanctions économiques en échange de ses promesses de dénucléarisation et espère le soutien de la Chine dans cette démarche.

"Le moment venu"

La diplomatie chinoise, à l'instar de la Russie, avait suggéré la semaine dernière que les Nations unies pourraient envisager d'alléger les sanctions si Pyongyang se conformait à ses obligations.

La Chine, principale alliée de la Corée du Nord depuis la guerre de Corée (1950-53), a fait clairement savoir qu'elle voulait un rôle prépondérant dans les négociations, présentant avec insistance ses offres de services diplomatiques. Comme un symbole de l'influence de Pékin, Kim Jong-un est même arrivé au sommet de Singapour à bord d'un avion d'Air China.

Cette rencontre historique avec Donald Trump a débouché sur une déclaration dans laquelle le dirigeant nord-coréen réaffirmait "son engagement ferme et inébranlable envers la dénucléarisation de la péninsule" coréenne.

Depuis son arrivée au pouvoir début 2017, Donald Trump a appelé la Chine à appliquer les sanctions de l'ONU pour faire plier Pyongyang, mais les deux pays sont à présent au bord de la guerre commerciale, Pékin ayant dénoncé mardi le "chantage" de Washington, qui a menacé de taxer des dizaines de milliards de dollars d'importations chinoises.

Marche à suivre

La priorité de Xi Jinping et de Kim Jong-un est désormais de décider de la marche à suivre, estime Hua Po, un analyste politique indépendant basé dans la capitale chinoise.

"Il peut y avoir des divergences entre la Corée du Nord et les États-Unis sur le processus de dénucléarisation, car les États-Unis veulent une dénucléarisation irréversible et vérifiable. Il est difficile pour Kim Jong-un d'accepter cela", a déclaré M. Hua à l'AFP.

"Par conséquent, la Chine et la Corée du Nord veulent renforcer leur communication et élaborer une stratégie globale dans leur relation avec les États-Unis", a-t-il ajouté.

Si la Chine a constamment appelé son petit voisin à abandonner ses projets nucléaires et balistiques, elle a aussi appelé au dialogue à l'époque où Nord-Coréens et Américains échangeaient des menaces d'anéantissement mutuelles.

Pékin avait proposé l'an dernier la suspension du programme nucléaire nord-coréen en échange de la fin des manœuvres militaires conjointes américano-sud-coréennes, une concession que Donald Trump a finalement accordée la semaine dernière, ajoutant même que les troupes américaines présentes en Corée du Sud pourraient à terme quitter le pays.

Avec AFP et Reuters