Le championnat de France de rugby 2009-2010 s’ouvrait ce vendredi avec l’alléchante affiche Toulon - Stade français (22-22). Grâce au prestigieux recrutement des clubs à l'intersaison, la compétition s’annonce plus relevée que jamais.
Attention, invasion anglaise ! Riki Flutey, Jamie Noon, Jonny Wilkinson….Soumis à un plafonnement des salaires dans leur pays, de nombreux joueurs de sa gracieuse majesté ont traversé la Manche cette année, attirés par de juteux contrats. En 2009-2010, pas moins de vingt-six d'entre eux évolueront en effet dans le Top 14 et tenteront de décrocher le fameux bouclier de Brennus
Cet exode, qui vient s'ajouter à celui des stars argentines, sud-africaines et néo-zélandaises, illustre la vitalité du championnat français. Et pourrait bousculer la hiérarchie des clubs, en remettant en cause la suprématie du "Big four" français de ces dernières années, à savoir : le Stade toulousain, Perpignan, Clermont et le Stade français.
Chabal au Racing, Wilkinson à Toulon
À l'intersaison, ce ne sont effectivement pas les meilleurs clubs qui ont effectué les recrutements les plus spectaculaires. Ainsi Toulon, 9e l’an passé, s’est offert les services du héros de la Coupe du monde 2003, l’ouvreur-vedette Jonny Wilkinson.
Ambitieux promu, le Racing-Métro 92 a, lui, mis fin à l’exil britannique de Sébastien Chabal en l’attirant en banlieue parisienne. Quant à Brive, sixième de la dernière saison régulière, il a largement puisé dans le vivier anglais (avec Noon et Flutey notamment), espérant dépasser son statut de club de milieu de tableau.
Parmi les favoris, seul le Stade français a construit une stratégie de recrutement similaire. Pour renforcer ses étoiles latines, le club de la capitale a appelé cinq Anglais, dont le prometteur troisième ligne James Haksell, et l’international français Julien Dupuy, qui évoluait à Leicester.
Perpignan ne change pas une équipe qui gagne
Champion en titre, Perpignan a, de son côté, misé sur la stabilité de son effectif pour tenter de conserver le bouclier de Brennus. Le malheureux finaliste de ces trois dernières années, Clermont, présente une nouvelle fois le profil d'un sérieux candidat au titre : le club auvergnat a notamment recruté le jeune international français Morgan Parra au poste de demi de mêlée.
Mais parmi les grosses cylindrées, c'est encore le Stade toulousain qui fait figure de favori : les Rouges et Noirs ont renforcé leur effectif en misant sur de jeunes espoirs tricolores comme Yann David ou Louis Picamoles.
Matchs de barrages
Cette saison, le Top 14 évolue, avec l’introduction d’une phase de barrage entre la saison régulière et les demi-finales. Après les 26 journées de championnat, le troisième du classement affrontera le sixième et le quatrième accueillera le cinquième pour rejoindre les deux leaders dans le dernier carré.
Cette innovation devrait ajouter une dose de suspense à la fin de la compétition. Une lutte acharnée entre Bayonne, Brive et Biarritz - à laquelle pourraient se joindre les employeurs de stars que sont Toulon et le Racing - est en effet à prévoir pour les places en barrage. Sans compter que ces impétrants pourraient, par la suite, jouer les trouble-fêtes face aux quatre ténors du rugby français dans les matchs-couperets de la phase finale.
Cette année, le Top 14 a toutes les chances de poursuivre son essor. L’an passé, l’affluence dans les stades français a progressé de 12 %, tandis que les audiences télé de Canal Plus, qui diffuse les rencontres, ont bondi de 20 %.