L'ONU a adopté mercredi un projet de résolution, auquel les États-Unis étaient opposés, condamnant Israël pour la récente flambée de violences meurtrières à Gaza, tout en rejetant un amendement américain mettant en cause le Hamas.
L'Assemblée générale des Nations unies a adopté mercredi 13 juin une résolution condamnant l'usage excessif de la force par Israël contre les civils palestiniens dans la bande de Gaza.
Le projet, soutenu par plusieurs pays arabes et critiqué par les États-Unis, a été adopté par 120 voix sur 193, avec 8 votes contre et 45 abstentions.
La France fait partie des 12 pays européens qui ont donné leur voix à ce texte, rejoints notamment par la Russie et l'Espagne.
L'Organisation de la coopération islamique (OCI) s'est tournée vers l'Assemblée générale après que Washington a utilisé son veto au Conseil de sécurité pour bloquer cette résolution décrite par son ambassadrice, Nikki Haley, comme étant "grossièrement biaisée" contre Israël.
Le texte appelle à l'adoption de mesures pour protéger les civils palestiniens, après qu'au moins 129 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza par des tirs israéliens depuis fin mars, date de début des manifestations le long de la clôture frontalière. À noter qu'aucun Israélien n'a été tué.
L'amendement introduit par Washington visant à condamner le Hamas pour le tir de roquettes sur Israël et pour avoir "incité à la violence" le long de la frontière, n'a pour sa part pas recueilli les deux-tiers des voix nécessaires pour être adopté (62 votes pour, 58 contre, 42 abstentions).
"Le sport politique favori de certains est d'attaquer Israël"
Les États-Unis et Israël ont vivement critiqué le texte, présenté par l'Algérie et la Turquie, au nom de la Ligue arabe et de l'OCI, au motif qu'il ne mentionne pas le Hamas, qui contrôle Gaza.
"Le sport politique favori de certains est d'attaquer Israël. C'est pour cela que nous sommes ici aujourd'hui", a déclaré mercredi Nikki Haley. L'ambassadeur israélien à l'ONU Danny Danon a pour sa part dénoncé "une volonté de nous retirer notre droit élémentaire à nous protéger".
La résolution déplore un usage "excessif, disproportionné et indiscriminé de la force par les forces israéliennes contre les civils palestiniens [mais critique aussi] le tir de roquettes de la bande de Gaza contre des zones civiles israéliennes".
Elle charge le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, de préparer des propositions en vue "d'un mécanisme de protection international" pour les Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie occupée.
Ces propositions pourraient aller de la mise en place d'une mission d'observation à une véritable force de maintien de la paix, mais chacune de ces options devrait nécessairement être approuvée par le Conseil de sécurité, où Washington a un droit de veto. Contrairement à celles du Conseil de sécurité, les résolutions de l'Assemblée générale ne sont pas contraignantes et il n'y a pas de veto.
Avec AFP