
Une cérémonie a eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi à Londres pour le premier anniversaire de la catastrophe de la tour Grenfell, un immeuble de l'ouest de la capitale où un gigantesque incendie a fait 71 morts.
Un an après l'incendie de la tour Grenfell à Londres qui a coûté la vie à 71 personnes, le Royaume-Uni a entamé, mercredi 13 juin au soir, 24 heures de commémorations.
Le 14 juin 2017, le feu s'était déclenché en pleine nuit dans la cuisine d'un appartement du quatrième étage, à partir d'un réfrigérateur défectueux. Les flammes avaient rapidement dévoré l'immeuble de 24 étages et des dizaines de résidents étaient restés prisonniers du brasier.
"Cette tragédie inimaginable reste gravée dans nos esprits", a déclaré devant les députés la Première ministre, Theresa May.
Les commémorations ont commencé par une veillée. "Nous voulions un moment privé pendant lequel nous pourrions recréer l'esprit communautaire dont nous sommes si fiers", a déclaré Samia Badani, la coprésidente d'un conseil représentant un millier de familles.
L'incendie le plus meurtrier depuis 1945
Dans une rue fermée, non loin de la carcasse carbonisée de la tour qui a pendant des mois dominé le quartier avant d'être récemment couverte de grandes bâches blanches, des habitants ont déployé des banderoles et imprimé des T-shirts.
On pouvait y lire des slogans exigeant que justice soit faite après l'incendie le plus meurtrier qu'ait connu le Royaume-Uni depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
"Je pensais que le temps ferait son œuvre, mais le temps n'a rien fait", a déclaré Chris Imafidon, 50 ans, qui a fait connaissance de six familles endeuillées par la catastrophe à travers ses activités de bénévolat dans le domaine éducatif.
Les restes de la tour illuminés en vert toute la nuit
Des dizaines de personnes portant des roses blanches et des photographies de proches décédés ont participé dans la nuit à une procession qui s'est achevée au pied de la tour. Presque toutes portaient des écharpes vertes, la couleur retenue pour symboliser la tragédie. La tour elle-même porte à son sommet de grands cœurs verts et les mots : "Grenfell pour toujours dans nos cœurs". Elle a été illuminée en vert dans la nuit, de même que le bureau de la Première ministre Theresa May à Downing Street.
Après la procession, les noms des victimes ont été lus un par un, puis leurs photos ont été accrochées sur le "mur de la vérité", une partie de la palissade qui entoure l'immeuble sinistré et où s'accumulent messages et bougies.
Des commémorations se poursuivront tout au long de la journée, avec notamment des messes du souvenir et des prières à la mosquée du quartier.
Vendredi, un événement baptisé "Green for Grenfell", destiné à célébrer le "sens de la communauté", sera organisé partout dans le pays. Les écoliers sont appelés à se rendre dans leurs établissements vêtus de vert et des appels aux dons seront organisés au profit d'associations locales.
Des rescapés encore logés à l'hôtel
Douze mois après le drame, les blessures restent vives, et, parmi les rescapés, nombreux sont ceux qui dénoncent une réaction insuffisante des autorités. Plus de 200 ménages ont perdu leur toit dans l'incendie, et moins de la moitié ont déménagé vers un logement pérenne, le reste vivant encore à l'hôtel ou dans des hébergements provisoires.
Devant les députés, Theresa May a défendu l'action du gouvernement, assurant faire "tout ce que nous pouvons pour que les rescapés de Grenfell obtiennent le logement et le soutien dont ils ont besoin et la vérité et la justice qu'ils méritent".
Une enquête publique est en cours pour déterminer si l'incendie aurait pu être évité. Les habitants avaient alerté à plusieurs reprises la municipalité du très cossu quartier de Kensington et Chelsea, gestionnaire de la tour, lui exprimant leurs craintes concernant la sécurité.
Avec AFP