
L'examen du projet de loi sur les conditions du Brexit par le parlement britannique s'est finalement soldé par une victoire pour Theresa May. Les députés ont rejeté un amendement donnant un droit de veto sur le futur accord final.
La fronde n'a pas eu lieu. La Première ministre britannique, Theresa May, a évité de justesse, mardi 12 juin, une défaite lors de l'examen de son projet de loi sur le Brexit, après le rejet d'un amendement qui aurait donné au Parlement un droit de veto sur les négociations avec Bruxelles.
Les députés ont rejeté par 324 voix contre 298 cet amendement qui aurait octroyé au Parlement le pouvoir de renvoyer le gouvernement à la table de négociations si l'accord obtenu avec Bruxelles ne lui convenait pas.
House of Commons votes 324 to 298 to reject Lords amendment 19 to the #EUWithdrawalBill, which relates to a 'meaninfgul vote'.
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Ce rejet a été obtenu à l'issue d'ultimes discussions entre le gouvernement conservateur et les députés tories pro-UE, qui ont donné lieu à des scènes spectaculaires au Parlement, les ministres négociant d'arrache-pied avec les parlementaires au beau milieu de la Chambre des communes.
É tant donné sa courte majorité à la chambre des Communes, et face à des récalcitrants à la ligne qu'elle a tracée, Theresa May craignait une défaite sur cet amendement, qui aurait eu de lourdes conséquences sur sa marge de manœuvre.
Le projet de loi, intitulé "Loi (de retrait) de l'Union européenne", doit mettre fin à la suprématie du droit européen sur le droit britannique, et organiser la transposition de certaines règlementations européennes.
Les députés, qui avaient adopté une première version en janvier, se prononcent jusqu'à mercredi sur une série d'amendements introduits lors de l'examen du texte à la Chambre des lords, la chambre haute du Parlement britannique, allant à l'encontre du projet gouvernemental.
Le camouflet évité
Sur un autre sujet qui pose problème, la possibilité de maintenir le Royaume-Uni dans l'union douanière, l'exécutif semble avoir trouvé un arrangement avec sa majorité, avec un amendement de compromis porté par quatre députés tories, Oliver Letwin et Nicky Morgan -pro-UE-, et Jacob Rees-Mogg et Bill Cash -anti-UE. Il sera mis au vote mercredi.
Soucieuse d'éviter un camouflet, Theresa May avait convoqué l'ensemble des députés de son parti lundi soir pour les rappeler à l'ordre. "J'essaie de négocier le meilleur accord possible pour le Royaume-Uni" avec Bruxelles, avait-elle fait valoir. "Mais si les amendements des lords sont maintenus, cela ébranlera notre position dans les négociations".
Une mise en demeure qui a conduit le secrétaire d' É tat à la Justice et député conservateur pro-UE Phillip Lee à annoncer sa démission mardi matin afin de voter librement, a-t-il expliqué.
My full resignation statement: https://t.co/zvejAcMFrY
Dr Phillip Lee MP (@DrPhillipLeeMP) 12 juin 2018Le rapport de force actuel au sein du gouvernement a peut être conduit les députés conservateurs pro-européens à modérer leurs velléités de rébellion : en cas de nouvelles défaites à Theresa May, ce sont les ministres partisans d'une ligne dure sur le Brexit qui pourraient en sortir renforcés.
Avec AFP