
La Jordanie, secouée par un chômage élevé et une protestation sociale, va bénéficier d'une aide de 2,5 milliards de dollars accordée par l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït, a annoncé lundi une agence de presse saoudienne.
L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït ont accordé une aide de 2,5 milliards de dollars à la Jordanie, qui traverse une grave crise économique et sociale, a annoncé lundi 11 juin l'agence de presse saoudienne SPA.
"À la lumière des liens fraternels étroits [...], il a été acté que les trois pays fourniront une aide économique à la Jordanie d'un montant total de 2,5 milliards de dollars", comprenant un acompte versé à la banque centrale de Jordanie, une garantie de la Banque mondiale, un soutien budgétaire sur cinq ans et le financement de projets de développement, a ajouté l'agence SPA.
Cette aide a été annoncée à l'occasion du sommet des quatre pays dans la ville sainte de La Mecque, qui s'est déroulé à l'invitation du royaume wahhabite, et en présence du roi Abdallah II de Jordanie ainsi que des dirigeants des Émirats arabes unis et du Koweit.
Pour Lori Boghardt, du Washington Institute for Near East Policy, "la rapidité et la vigueur avec laquelle les États du Golfe ont répondu est un témoignage très clair de leur inquiétude et de leur détermination à étouffer dans l'œuf l'agitation en Jordanie. […] Ils font tout ce qu'ils peuvent pour empêcher un nouveau printemps arabe à leur porte", a-t-il estimé.
Une semaine de manifestations
La Jordanie, engagée auprès du Fonds monétaire international (FMI) à mener des réformes structurelles en échange d'un prêt de plusieurs centaines de millions d'euros, vient d'être secouée pendant une semaine par d'importantes manifestations contre des hausses de prix à répétition et un projet de loi fiscale. Le mouvement de protestation a conduit à la démission du Premier ministre. Son successeur, qui doit encore former un gouvernement, a décidé de retirer le projet de loi controversé.
L'économie jordanienne traverse une période difficile : 18,5 % de la population est au chômage et la Banque mondiale évoque une "faible perspective de croissance en 2018". L'accueil de centaines de milliers de Syriens ayant fui la guerre pèse aussi lourdement sur les finances publiques et Amman appelle régulièrement la communauté internationale à une aide plus substantielle sur ce dossier. Depuis janvier, le prix du pain a augmenté de 100 % et les factures d'électricité ont augmenté de 55 % depuis février.
La cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a annoncé, dimanche 10 juin, une nouvelle aide de 20 millions d'euros à la Jordanie, "destinée à soutenir des projets en faveur des tranches les plus vulnérables de la société".
Avec AFP