
La rencontre au sommet entre Donald Trump et Kim Jong-un, prévue le 12 juin, sera l'occasion de traiter de sujets épineux tels que les sanctions économiques, la guerre avec Séoul ou encore les prisonniers politiques.
Le sommet historique entre le président américain, Donald Trump, et son homologue nord-coréen, Kim Jong-un, qui doit avoir lieu le 12 juin à Singapour, devrait permettre aux deux dirigeants d'aborder des thèmes cruciaux autre que la dénucléarisation de la péninsule.
Rebâtir l’économie nord-coréenne
Jusqu’à lors, les nombreuses sanctions économiques – trois salves résolutions onusiennes prises en 2017, huit depuis 2006 – ont servi de levier pour presser Pyongyang d’arrêter sa course au nucléaire. En décembre 2017, moins d’un mois après un nouveau tir de missile balistique intercontinental par Pyongyang, Washington persuadait la totalité des membres du Conseil de sécurité de l’ONU d’adopter de nouvelles sanctions économiques contre la Corée du Nord.
Parmi les mesures figurait la réduction drastique des exportations de pétrole vers la Corée du Nord. La résolution imposait également de ne plus accueillir les dizaines de milliers de travailleurs nord-coréens envoyés par le régime à l’étranger, une majorité vivant en Chine et en Russie. Ils sont contraints, selon le texte, de regagner leur pays d’ici à la fin de 2019. Et plusieurs proches de Kim Jong-un étaient visés par un gel d’avoirs et une interdiction de voyager.
A présent que Pyongyang s’apprête à assouplir sa ligne dure sur le nucléaire, une ouverture économique est attendue. Quand les deux dirigeants nord et sud-coréens se sont rencontrés, fin avril, Moon a offert à Kim une clé USB contenant "le nouveau plan économique pour la péninsule coréenne" . La diplomatie économique est en marche.
Les défis que représente la reconstruction du pays sont immenses, concernant autant les infrastructures routières et l’électricité, que l’agriculture et le système de santé. La Banque mondiale et le FMI seront certainement appelés au chevet d’une économie asphyxiée par des décennies d’isolationnisme.
La fin de la guerre de Corée
Séoul est engagé dans des discussions tripartites avec Pyongyang et Washington en vue d'un accord le plus tôt possible pour mettre fin à la Guerre de Corée : l'engagement était pris fin avril, entre les deux dirigeants coréens Moon Jae-in et Kim Jong-un, et doit être mis en œuvre d'ici la fin de l'année.
Le conflit de 1950-1953 avait été ponctué d'un armistice et non d'un traité de paix, ce qui fait que Nord et Sud sont techniquement toujours en guerre. Le président américain avait indiqué que la paix serait au cœur du sommet historique du 12 juin à Singapour avec le leader nord-coréen Kim Jong-un.
Les spéculations sur une possible venue au sommet de Singapour du président sud-coréen Moon Jae-in vont bon train. Cependant, si la probabilité d’un sommet tripartite, le 12 juin, est finalement mince, d’autres rencontres pourraient avoir lieu, suggère un haut responsable sud-coréen dans une interview à l’agence de presse Yonhap : "Nous avions initialement dit qu'il fallait une déclaration de fin de guerre parce que nous pensions que le sommet USA-Corée du Nord du 12 juin serait un événement unique, mais compte tenu de la situation actuelle, il n'y a pas de raison de précipiter les choses."
Les prisonniers politiques
L’ONU insiste fortement pour que la question des droits de l’Homme en Corée du Nord soit abordée lors du sommet à Singapour. Des progrès sur ce dossier aideront à avancer sur celui d'une dénucléarisation "durable" de la péninsule coréenne, estime Tomas Ojea Quintana, rapporteur spécial des Nations unies sur la Corée du Nord, jeudi 7 juin. Des centaines de prisonniers pourraient bénéficier d’une amnistie, veut croire le rapporteur de l'ONU.
Premier signe tangible d’un réchauffement des relations entre les États-Unis et la Corée du Nord, la libération de trois prisonniers américains, début mai.
Avec AFP