Le négociateur en chef nord-coréen, Kim Yong-chol, doit remettre en mains propres à Donald Trump une lettre écrite par le dirigeant de la Corée du Nord, Kim Jong-un, vendredi à Washington.
Donald Trump avait choisi Twitter pour faire part de l'envoi de sa lettre annonçant l'annulation de sa rencontre avec Kim Jong-un. Ce dernier préfère, cette fois-ci, une "lettre scellée" avec une remise en mains propres. Ainsi, le président américain reçoit, vendredi 1er juin, à Washington le bras droit du dirigeant nord-coréen, qui doit lui remettre en main-propre une lettre de Kim Jong-un, au lendemain de discussions qui ont permis de faire de "réels progrès" vers leur sommet historique.
S’il est rendu public, le contenu de la missive portée par le négociateur en chef de la Corée du Nord, Kim Yong-chol – plus haut dirigeant nord-coréen à se rendre aux États-Unis depuis dix-huit ans –, sera particulièrement scruté. Cette lettre permettra-t-elle de confirmer le regain d'optimisme des derniers jours, et rassurer les Américains sur la portée de la dénucléarisation à laquelle s'est engagé Kim Jong-un ? Et va-t-elle permettre de lever les derniers doutes sur le maintien du sommet de Singapour à la date initialement prévue ?
Nouveau témoignage de l'embellie spectaculaire entre les deux pays ennemis, qui n'ont pas de relations diplomatiques et ne communiquaient il y a six mois encore que par invectives et menaces réciproques, la rencontre entre l'émissaire nord-coréen et le président américain fait suite aux deux entretiens à Pyongyang, ce printemps, entre Kim Jong-un et le secrétaire d'État Mike Pompeo.
Ce dernier, en première ligne côté américain, a rencontré mercredi soir et jeudi matin à New York le général Kim, son alter ego nord-coréen dans la préparation du sommet. Au cœur des discussions, l'ordre du jour de cette éventuelle rencontre, qui serait la première entre un président américain en exercice et un leader nord-coréen.
Une dénucléarisation "complète, vérifiable et irréversible"
Washington réclame une dénucléarisation "complète, vérifiable et irréversible" de la Corée du Nord et se dit prêt à apporter des garanties pour la "sécurité" du régime reclus, qui a toujours considéré son arsenal comme une sorte d'assurance-vie.
Mais l'administration Trump n'entend faire de réelles concessions, notamment sur la levée des sanctions draconiennes imposées à Pyongyang après la multiplication d'essais nucléaires et balistiques, qu'une fois que la Corée du Nord se sera "débarrassée" de ses bombes atomiques.
Kim Jong-un a redit jeudi vouloir "aller vers une dénucléarisation de la péninsule coréenne", mais a prôné un processus "étape par étape", appuyé par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui, en visite à Pyongyang, a mis en garde contre la "tentation d'exiger tout, tout de suite". Le régime nord-coréen a d'ailleurs publiquement affirmé refuser tout désarmement "unilatéral".
Mike Pompeo et Kim Yong-chol ont-ils réussi à concilier ces positions divergentes ? La réponse n'est pas claire, mais le chef de la diplomatie américaine a salué jeudi les "réels progrès" réalisés "dans les dernières 72 heures pour réunir les conditions" favorables à la tenue d'un sommet couronné de succès. Il a toutefois prévenu que le processus serait long et semé d'embûches, mais "qu'il serait tragique de gâcher cette opportunité".
Avec AFP