
Dans la presse ce jeudi 24 mai : le référendum irlandais sur l’avortement, la décision de la NFL d’obliger les joueurs de football américain à se tenir debout au moment de l’hymne national, et un revers judiciaire pour Donald Trump sur Twitter.
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Dans la presse ce matin, les « batailles » de l’avortement en Europe, notamment en Irlande, où les citoyens votent demain sur l’abrogation d’un amendement de la Constitution qui interdit l’IVG.
D’après Le Monde, le référendum de demain constitue «un pari risqué» pour le gouvernement, sur un sujet toujours tabou non seulement en Irlande, mais aussi en Pologne, où les plus conservateurs tentent actuellement de durcir la loi encadrant l’avortement, pourtant déjà très restrictive, ainsi qu'en Italie, où près de 70% des médecins refuseraient toujours de le pratiquer.
Les Irlandais, eux, se prononceront donc demain, ce qui donne lieu à un débat de société intense, avec des journaux qui prennent position publiquement, de façon plus ou moins tranchée. The Irish Times évoque «une campagne amère» autour de cette question et demande à ce que les Irlandais mettent fin à «la honte et au secret» qui entourent l’avortement. «L’article 8 de notre Constitution, dont l’objectif initial était de donner une valeur égale à la vie de la mère et à celle du fœtus, a élevé l’hypocrisie au rang de valeur constitutionnelle», dénonce le journal, rappelant que dix Irlandaises en moyenne partent avorter à l’étranger chaque jour. «Dans cette campagne, rappelons qu’aucun parti n’a le monopole de la compassion», poursuit The Irish Times, en demandant à ses lecteurs de voter «oui», demain, en faveur de l’abrogation de l’article 8, «pour rejeter la vision du monde qui relègue l’autonomie physique des femmes sous le droit de l’État de leur dire qu’il sait mieux qu’elles ce qui est bon pour elles».
The Irish Independent affiche sa neutralité. «La volonté du peuple devra être respectée», annonce le journal, en évoquant une campagne «tendue», à l’issue de laquelle les résultats s’annoncent « serrés». «Si la majorité vote 'non', écrit The Irish Independent, alors la loi devra autoriser l’avortement si et seulement s’il existe un risque réel et majeur pour la vie de la mère, en incluant le risque d’un suicide. Si la majorité vote 'oui', alors les législateurs devront adopter une nouvelle loi autorisant l’avortement, sans mentionner l’existence d’un risque ou non pour la vie de la mère».
Aux États-Unis, c’est un tout autre débat qui agite l’opinion : l’obligation ou non, pour les joueurs de football américain, de se lever pendant l’hymne national. D’après The New York Magazine, la Ligue nationale de football américain a réagi hier au mouvement de boycott de l’hymne américain, auquel ont participé la saison dernière des centaines de joueurs pour protester contre les tensions raciales aux États-Unis et les violences policières contre la communauté noire, en obligeant les joueurs à rester debout. À défaut, il reviendra «à chaque équipe de sanctionner les joueurs» qui ne respectent le nouveau règlement, selon la NFL. Celle-ci évoque la possibilité d’une contravention pour les équipes dont les joueurs manqueraient de «respect» à l’hymne national et propose à ceux qui ne souhaiteraient pas rester debout de ne pas quitter les vestiaires.
Cette décision est largement critiquée par la presse américaine. The New York Times estime que la NFL s’est «agenouillée» devant Donald Trump, qui n’a eu de cesse de critiquer les joueurs qui ont exprimé leur refus de se tenir debout. «Les propriétaires de la Ligue national de football ont conclu, avec le président Trump, que le vrai patriotisme ne consiste pas à se lever avec courage pour les principes démocratiques, mais à se lever tout court, point final», cingle le journal, tandis que The Washington Post explique que les joueurs américains ne se sont pas agenouillés simplement pour protester mais pour «plaider en faveur d’une Amérique qui fonctionnerait comme les manuels d’éducation civique le recommandent, où les droits de chaque individu seraient protégés». La chaîne Fox News, applaudit, elle, la décision de la NFL. «Enfin, notre ligue nationale de football est de retour ! », salue la télé ultra-conservatrice. «Le football est censé être un sport qui rassemble tous les Américains, pas un sport récupéré par quelques militants un usage politique».
Aux États-Unis, toujours, Donald Trump vient d’essuyer un revers judiciaire, la justice estimant qu’il ne pouvait pas bloquer ses détracteurs sur Twitter. «Dans cette affaire, on demande à la justice d’évaluer à l’aune du premier amendement (sur la liberté d’expression) si un responsable gouvernemental bloquer une personne sur son compte Twitter à cause des opinions politiques exprimées par cette personne : la réponse est non», a tranché hier une juge new-yorkaise. La décision réjouit, visiblement, le site The Root, qui s’adresse à la communauté afro-américaine et résume ainsi l’affaire: «Il est illégal pour Donald Trump de vous bloquer sur son compte juste parce qu’il est un gros bébé qui ne supporte pas les critiques».
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