Emmanuel Macron a apporté mercredi son soutien à la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, candidate à la tête de la Francophonie, à l'issue d'une rencontre à Paris, mercredi, avec le président Paul Kagame.
Louise Mushikiwabo, "la ministre des Affaires étrangères du Rwanda, a toutes les compétences pour exercer cette fonction" de secrétaire générale de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) et "je la soutiendrai". À l'issue d'une rencontre avec le président rwandais Paul Kagame, Emmanuel Macron a officiellement apporté son soutien, mercredi 23 mai, à la candidature rwandaise à l'OIF.
Le soutien de Paris est notable compte tenu des relations complexes entre la Francophonie et le Rwanda. Dans le pays, le français a été remplacé par l'anglais comme langue d'enseignement dès 2008. Et le petit pays d'Afrique centrale, tout en restant membre de l'OIF, a rejoint le Commonwealth.
Le français, langue du colonisateur belge, reste certes une des trois langues officielles au Rwanda, aux côtés du kinyarwanda et du kiswahili, mais n'est parlé que par 5,6 % de la population. La langue de Molière souffre aussi des relations tendues entre Kigali et Paris, accusé par le Rwanda d'avoir joué un rôle dans le génocide de 1994.
Dans un entretien accordé à France 24, Louise Mushikiwabo s'est félicité que les relations entre la France et le Rwanda prennent un “nouveau départ”. Elle annonce que Paul Kagame a invité Emmanuel Macron au Rwanda et elle estime qu’il pourrait s’y rendre dans un avenir proche.
MAE #Rwanda @LMushikiwabo @FRANCE24 ce soir à 23h15 annonce que Macron se rendra au Rwanda à l’invitation de Kagame,qu’une commission mixte d’historiens va étudier le génocide, nie les accusations d’officiels congolais selon lesquelles le Rwanda fomente des troubles contre Kabila
Marc Perelman (@mperelman) 23 mai 2018"Les Africains forment le gros du bataillon de la Francophonie"
Pour Hugo Sada, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique, à Paris , le président Macron suit la vieille tradition de Paris de considérer l'OIF comme un "outil d'influence" de ses intérêts en Afrique mais "en disant : 'prenez en charge la Francophonie et ça sera bon pour nous'", décrypte-t-il. L'atout de la candidature de Louise Mushikiwabo est ainsi avant tout d'être ... africaine.
Pour Hugo Sada, "il est normal qu'il y ait une candidature africaine à l'OIF. Les Africains forment le gros du bataillon de la Francophonie", qui compte 83 membres et 274 millions de locuteurs, un chiffre qui pourrait tripler d'ici 2050.
"Je crois très profondément que le centre de gravité de la francophonie d'aujourd'hui, il est en Afrique", a rappelé le président français, aux côtés de Paul Kagame. Jusqu'ici, les secrétaires généraux ont tous été Africains, à l'exception de l'actuelle numéro un, la Québécoise d'origine haïtienne Michaëlle Jean dont le mandat expire mi-octobre.
Avec AFP