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Paris accepte de verser une caution pour Clotilde Reiss

Le procureur de Téhéran a annoncé la fin du procès de Clotilde Reiss. En cas de libération conditionnelle, Paris serait prêt à payer une caution.

REUTERS - Paris accepte de verser une caution pour la remise en liberté conditionnelle de Clotilde Reiss, dont il espère la libération définitive, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement français.

L'universitaire française, âgée de 24 ans, est actuellement jugée pour espionnage à Téhéran.

"Le gouvernement français a indiqué qu'il était prêt pour le moment à régler pour Clotilde Reiss cette caution", a déclaré Luc Chatel sur i-Télé. "Le but du gouvernement, c'est d'obtenir sa libération définitive".

Le procureur de Téhéran Saeed Mortazavi a souligné que le procès de la jeune femme était terminé mais qu'en cas de remise en liberté sous caution, elle ne pourrait pas pour autant quitter le pays, le jugement n'ayant pas été rendu.

"Clotilde Reiss n'est pas autorisée à quitter l'Iran tant que le verdict n'aura pas été prononcé et qu'elle n'aura pas été punie pour ses crimes", a-t-il déclaré à l'agence Fars.

"Reiss est en état d'arrestation. Mais son procès est terminé", a-t-il ajouté. "Toute décision concernant une libération sous caution jusqu'au verdict dépend dans son cas du juge".

A Paris, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré que la France faisait le nécessaire pour obtenir la libération de la jeune femme.

"Les autorités françaises demandent la libération de Clotilde Reiss et font le nécessaire pour l'obtenir", a dit Romain Nadal. "Elles demandent également l'abandon de toutes les poursuites judiciaires à l'encontre de Clotilde Reiss et Nazak Afshar".

"Première étape"

Dans la matinée, Romain Nadal avait répété que la France était prête à accueillir Clotilde Reiss à son ambassade à Téhéran, ce qui constituerait une "première étape" avant l'abandon des poursuites contre la jeune femme.

Paris s'était félicité la veille de la libération d'une employée de son ambassade en Iran et fait état d'un "début d'espoir" pour celle de Clotilde Reiss, âgée de 24 ans.

Romain Nadal a souligné que l'employée, Nazak Afshar, avait été placée en liberté conditionnelle, confirmant implicitement qu'elle ne pouvait pas sortir d'Iran.

Il n'a pas précisé s'il s'agissait d'une libération sous caution.

Nicolas Sarkozy avait annoncé lui-même mardi la remise en liberté de Nazak Afshar, qui avait été arrêtée la semaine passée, déclarant l'avoir appris "avec une grande joie et un grand soulagement".

Il avait fait savoir la veille qu'il multipliait les contacts avec toutes les personnes susceptibles d'avoir une influence en vue de la libération de Clotilde Reiss, dont il fait une priorité.

Lectrice à l'université d'Ispahan, dans le centre de l'Iran, Clotilde Reiss a été arrêtée pour avoir diffusé des photos de manifestations qui avaient suivi la réélection controversée de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence du pays, le 12 juin.

La France dénonce depuis l'origine le caractère "hautement fantaisiste" des accusations portées contre la jeune femme qui n'est, selon le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, "coupable de rien du tout".