Au lendemain du verdict condamnant Aung San Suu Kyi à 18 mois supplémentaires d'assignation à résidence, l'opposante birmane annonce qu'elle va faire appel. Le président américain Barack Obama demande sa "libération immédiate".
L’affaire de l’opposante birmane Aung San Suu Kyi devrait connaître rapidement un nouveau rebondissement. Au lendemain de sa condamnation à 18 mois supplémentaires d'assignation à résidence, la lauréate du prix Nobel de la paix en 1991 devrait faire appel du jugement, selon ses avocats.
"Elle n’a pas été surprise par cette condamnation", indique sur l’antenne de FRANCE 24 Jared Genser, L’un des ses conseillers, qui assure que "malheureusement elle s’y attendait".
L’Américain John Yettaw, également condamné dans cette affaire pour s’être introduit en mai chez la figure de proue de l’opposition birmane, devrait lui aussi demander la tenue d’un nouveau procès.
Vague d’indignation
Le verdict prononcé mardi à l’encontre d’Aung San Suu Kyi a déclenché une vague d’indignation en Occident, mais les membres du Conseil de sécurité de l'ONU, qui s’est réuni pour l’occasion, se sont séparés, mardi, sans trouver d'accord sur une déclaration commune. La Chine a d’ores et déjà indiqué qu’il fallait "respecter totalement la souveraineté de la justice birmane", laissant entendre qu’elle ne soutiendrait pas le projet de déclaration en discussion.
En revanche, l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé "sa profonde déception", dans une déclaration diffusée par la Thaïlande, qui exerce la présidence tournante de l’organisation. Cette dernière, qui inclut la Birmanie, critique pourtant très rarement l’un de ses membres.
"La balle est dans le camp de la communauté internationale, qui devrait profiter de cette accusation pour se pencher sur ce qui s’est passé en Birmanie durant les 40 dernières années", estime Jared Genser.
Agée de 64 ans, Aung San Suu Kyi a été privée de liberté pendant 14 des 20 dernières années.