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À la une de la presse ce matin : les réactions à l’inauguration aujourd’hui de l’ambassade américaine à Jérusalem, l’annonce par la Ligue et le Mouvement 5 Etoiles d’un accord sur la formation d’un nouveau gouvernement en Italie et les nouveaux mots du dico 2019.

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À la une de la presse, l’inauguration, aujourd’hui, de l’ambassade américaine à Jérusalem, qui coïncide avec le 70e anniversaire de la création d'Israël.

Proche du Premier ministre Benyamin Netanyahou, Israël Hayom exulte : «Yom Jerusalem», «le jour de Jérusalem», titre le journal gratuit israélien, évoquant un «jour d’Israël» qui serait aussi «le jour des États-Unis», comme l'illustre une image du mur des lamentations surmonté des drapeaux de l’État hébreu et des Etats-Unis. «Promesses faites, promesses tenues», salue The Jerusalem Post, photo de Donald Trump levant les pouces à l'appui. «Merci Monsieur le président, signé : vos amis». Le quotidien conservateur salue un «pas historique » franchi par les États-Unis vers la reconnaissance de cette «vérité» que Jérusalem est la «capitale éternelle» d’Israël.

La réaction du journal de gauche israélien Haaretz est plus mitigée. D’après le quotidien, le problème de la décision américaine, c’est sa «partialité». «Ce déménagement viole le statu quo actuellement favorable à Israël, tout en ignorant les liens des Palestiniens avec Al Quds, comme ils appellent Jérusalem», rappelle Haaretz, qui juge que «Donald Trump ferait preuve de sagesse en équilibrant sa décision par un geste envers les Palestiniens, en annonçant l’ouverture d’une ambassade américaine dans un futur État palestinien». Haaretz, où le dessin d’Amos Biderman montre Benyamin Nétanyahou en tête de la «marche du drapeau» israélien, suivi de Donald Trump, Vladimir Poutine, qui l’a reçu en grande pompe à Moscou, et la gagnante israélienne du concours de l’Eurovision. Une marche qui se tient, précise la légende, à la veille des commémorations palestiniennes de la «Nakba», l’exode qui a suivi la proclamation de l’État hébreu.

Beaucoup d’amertume du côté de la presse arabe, notamment du journal palestinien Al Quds. Un dessin de Nasser Al Jaffari y montre Donald Trump hissant l’ambassade à Jérusalem sur le dos des Arabes, dont la passivité lui permet de parvenir à ses fins. Une amertume que Nasser Al Jaffari répète dans le quotidien jordanien Al Ghad, où il montre cette fois la bouche des Arabes réduite au silence par une fermeture éclair. «Les réactions arabes au transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem», indique cette fois la légende.

Ces critiques sont partagées par la presse française. Dans le dessin de Willem pour Libération, Benyamin Nétanyahou apparaît sous les traits d’une bombe nationaliste prête à exploser - avec là encore, l’idée d’une impuissance des pays arabes, mais aussi de l’ensemble de la communauté internationale. Des observateurs toujours réduits à la passivité, dans le dessin de Kak pour L’Opinion, où des soldats israélien et palestinien se foncent dessus. «Israël!», crie l’un. «Allahu Akbar!», crie l’autre. «Le risque, c’est que ça devienne un conflit religieux», pontifie un observateur, les mains dans le dos. Le journal La Croix parle, lui, du «caractère déprimant» de «l’euphorie» au sein des cercles du pouvoir à Jérusalem. Cette euphorie, dénonce le journal, «n’est possible que par le travestissement d’une réalité qui meurtrit la mémoire et l’existence de millions de Palestiniens : celle de l’occupation de territoires par un État démocratique. Soixante-dix ans après sa création, Israël est un succès, assombri par ce scandale».

En Italie, les leaders des deux partis antisystème, la Ligue et le Mouvement 5 étoiles, se disent «prêts» à gouverner ensemble - une première en Europe. «Nous sommes prêts» ont déclaré Luigi di Maio et Matteo Salvini. Une annonce reprise à la une du Corriere della Sera, qui précise qu’ils doivent se revoir aujourd’hui à Rome, avant d’être reçus au Quirinale, le palais présidentiel. Les deux responsables ne seraient toutefois pas encore parvenus à se mettre d’accord sur le nom du futur président du Conseil italien, ce qui pourrait donner lieu à un ultime bras de fer, à en croire le dessin de Giannelli, qu’on voit à la une. L’absence, pour le moment, de consensus sur ce point embarrasse Il Fatto Quotidiano, qui ironise sur ce «fantôme» dont le nom reste encore à définir. Di Maio et Salvini assurent qu’ils se sont entendus sur la désignation d’un président du conseil «politique», et qu’il ne manque «plus que les virgules» à leur accord, mais aussi «un chef à leur futur gouvernement», tempère le journal. Le plus remonté sans doute est Libero, qui dénonce les manœuvres en cours : «Ce sont toujours les mêmes idioties (et je reste polie), mais en réalité, rien n’est encore fait», prévient le journal, très sceptique face à «la liste des bonnes intentions» de la Ligue et du Mouvement 5 étoiles. «Il manque toujours une stratégie pour affronter l’Europe et le président du Conseil : qui sera à la hauteur?», interpelle le journal.

On ne se quitte pas là-dessus. Comme chaque année, le dictionnaire Robert présente son nouveau cru. Parmi les élus de cette année, rapporte Le Parisien, on trouve quelques mots venus de la politique et de la lutte antiterroriste, tels que «dégagisme», «revenu universel», «antisystème» et «cabinet noir», «Fiché S» et «cyberdéfense». Mais aussi des mots apparus dans le sillage du mouvement «metoo», comme le mot «frotteur», pour désigner les personnes qui recherchent des contacts érotiques non consentis dans les transports en commun, ou encore «écriture inclusive», du nom de ce courant qui s’assure de représenter de façon égale les hommes et les femmes à l'écrit. Bonne journée à tous - et à toutes, évidemment.

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