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Le ministre français de l'Économie et des finances, Bruno Le Maire, a appelé, vendredi, les pays de l'Union européenne à se doter d'instruments efficaces afin de protéger leurs entreprises face à la menace de sanctions américaines en Iran.

Bruno Le Maire refuse la "vassalisation de l'Europe en matière commerciale". Face à la menace de sanctions américaines contre les entreprises européennes faisant des affaires en Iran, le ministre français de l'Économie et des finances a appelé les pays européens à résister et a présenté une feuille de route pour affirmer la souveraineté du Vieux Continent.

La décision de Donald Trump de retirer les États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien ouvre la voie à un rétablissement des sanctions dans un délai de 90 à 180 jours.

L'Europe doit défendre ses intérêts économiques : "Nous ne voulons pas être des vassaux qui obéissent aux décisions prises par les USA", dit @BrunoLeMaire #E1Matin pic.twitter.com/lSzY9DmasQ

  Europe 1 (@Europe1) 11 mai 2018

"Il y a une prise de conscience de tous les États européens, que nous ne pouvons continuer dans la direction dans laquelle nous sommes aujourd'hui où nous subissons les décisions américaines", a déclaré Bruno Le Maire au côté de son homologue néerlandais, Wopke Hoekstra. "Je veux que nous affirmions la souveraineté économique de l'Europe, c'est-à-dire la capacité à défendre ses intérêts quelles que soient les décisions de nos grands partenaires économiques comme les États-Unis."

Le Maire veut se doter d'instruments de protection

"La France souhaite pouvoir faire avec d'autres partenaires européens des propositions à la Commission européenne dans ce sens dans les jours qui viennent", a-t-il annoncé, citant notamment la nécessité de renforcer un règlement européen de 1996 protégeant les entreprises européennes de sanctions extraterritoriales.

La riposte à la décision américaine sur l'#Iran est claire : la souveraineté économique européenne !

Dotons-nous des mêmes instruments que les USA pour défendre nos intérêts économiques. #E1Matin pic.twitter.com/ravCRkYa8j

  Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) 11 mai 2018

Bruno Le Maire propose en outre la création d'un bureau européen de contrôle des actifs étrangers similaire à celui dont sont dotés les États-Unis ainsi que des dispositifs de financement indépendants des investissements européens à l'étranger.

Une rencontre est prévue mardi avec les entreprises françaises concernées par le retrait américain de l'accord. Total, Airbus, Renault ou encore Sanofi font partie des groupes français potentiellement visés.

Le ministre de l'Économie et des finances a demandé à son homologue américain, le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, des exemptions pour certaines entreprises françaises, des délais d'application plus longs des sanctions, voire l'application de clauses dites "grand-père", permettant de protéger les contrats qui ont été signés au moment où l'accord était en vigueur côté américain.

"Je ne me fais pas beaucoup d'illusions sur le résultat de ces démarches", a-t-il cependant concédé. Le ministre prévoit d'ici fin mai une rencontre avec ses homologues allemand et britannique.

Avec AFP