
En Arménie, pour son premier déplacement en tant que Premier ministre, Nikol Pachinian s'est rendu dans le Haut-Karabakh, une région contestée avec son voisin azerbaïdjanais. Il a assuré être "prêt à la poursuite de discussions dans le calme".
Le nouveau Premier ministre arménien Nikol Pachinian s'est rendu mercredi 9 mai dans le Haut-Karabakh, une région contestée que l'Arménie et l'Azerbaïdjan se disputent depuis plus d'un quart de siècle, pour son premier déplacement en tant que chef du gouvernement.
Il a assuré être "prêt à la poursuite de discussions dans le calme" au sujet du Haut-Karabakh, lors d'une conférence de presse organisée à l'issue d'une rencontre avec Bako Sahakian, le président de cette région séparatiste en Azerbaïdjan peuplée majoritairement d'Arméniens, au cœur d'un conflit de plus de 25 ans entre les deux pays.
Le recours à la force pour résoudre la question du Haut-Karabakh "doit être exclu", a martelé le chef du gouvernement arménien, élu mardi par le Parlement au terme de trois semaines de vives protestations antigouvernementales.
Peuplé en majorité d'Arméniens, le Haut-Karabakh, soutenu par l'Arménie, a fait sécession au début des années 1990 mais est toujours reconnu internationalement comme faisant partie de l'Azerbaïdjan.
Erevan, a expliqué Nikol Pachinian, "soutient entièrement le droit à l'auto-détermination du peuple" de la région.
Un cessez-le-feu en 1994
Un cessez-le-feu a été conclu en 1994 après une guerre ayant fait 30 000 morts et des centaines de milliers de réfugiés. Aucun traité de paix n'a toutefois été signé entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, deux anciennes républiques soviétiques, et des heurts se produisent régulièrement.
En avril 2016, au moins 110 personnes, des civils et des militaires des deux camps, ont ainsi été tuées dans les pires violences depuis 1994. Un nouveau cessez-le-feu a été signé à Moscou ente les belligérants, mais des combats sporadiques continuent de se produire le long de la ligne de démarcation.
La France, les États-Unis et la Russie coprésident le "groupe de Minsk", qui a pour mission - sous l'égide de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) - de trouver une issue pacifique au conflit. Mais la région ne fait pas partie de ce groupe. "La république d'Arménie est prête à parler en son nom et la république d'Artsakh [nom arménien du Haut-Karabakh, NDLR]) doit aussi négocier en son nom propre", a insisté Nikol Pachinian.
"Le conflit du Karabakh n'est pas un conflit territorial. Il a éclaté lorsque la population d'Artsakh a essayé de protéger ses droits élémentaires", a-t-il encore jugé.
Avec AFP