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Décès de Naomi Musenga : l'opératrice du Samu "suspendue à titre conservatoire"

Le parquet de Strasbourg a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête préliminaire dans le cadre du décès de Naomi Musenga, raillée au téléphone par une opératrice du Samu. Cette dernière a été "suspendue à titre conservatoire".

L'opératrice du Samu, qui avait raillé en décembre au téléphone une jeune femme décédée quelques heures plus tard à l'hôpital de Strasbourg, a été suspendue mercredi 9 mai "à titre conservatoire", a annoncé la direction des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS).

"Dans le cadre du développement de l'enquête, il y a des éléments suffisamment concluants pour la suspendre, c'est la décision qui a été prise par le directeur général" des HUS, Christophe Gautier, mercredi en début d'après-midi, a précisé à l'AFP la directrice de la communication de l'hôpital. "Cela ne préjuge pas des conclusions de l'enquête" administrative ouverte le 2 mai sur les conditions de prise en charge de Naomi Musenga, morte le 29 décembre à 22 ans, a-t-elle cependant relevé.

Le parquet de Strasbourg a également annoncé dans la foulée l'ouverture d'une enquête préliminaire.  "J'ai ouvert une enquête préliminaire du chef de non-assistance à personne en péril et en ai confié l'exécution aux services de la Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) Grand Est", a indiqué le procureur de la République, Yolande Renzi, dans un communiqué.

L'opératrice auditionnée

Souffrant de fortes douleurs au ventre, la jeune femme, seule à son domicile, avait composé un numéro d'urgence. Transférée vers le centre d'appels des pompiers, puis vers celui du Samu, elle avait obtenu pour seul conseil de l'opératrice du Samu, qui lui avait répondu avec moquerie, d'appeler SOS Médecins. Après plusieurs heures et d'autres appels, une intervention du Samu avait été déclenchée, mais Naomi Musenga est décédée peu après à l'hôpital.

Lors de la conversation téléphonique avec le Samu, dont l'enregistrement a été révélé par l'hebdomadaire alsacien Heb'di, l'opératrice déclare à la jeune femme : "Vous allez mourir, certainement un jour, comme tout le monde".

L'opératrice concernée avait dans un premier temps été affectée à un autre poste, n'entrant pas en relation avec les patients, avait indiqué mercredi matin Christophe Gautier. Mais désormais "elle a été auditionnée, cela justifie à ce stade de la suspendre", selon la direction de l'hôpital.

L'hôpital a, depuis la publication de la conversation entre Naomi Musenga et l'opératrice, "reçu beaucoup d'appels téléphoniques de menaces", amenant les syndicats à demander "des mesures de protection vis-à-vis du personnel", a indiqué Christian Prudhomme, du syndicat FO.

Avec AFP