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Buenos Aires appelle le FMI au secours du peso

Les marchés financiers chahutent le peso argentin, au point de menacer la stabilité économique du pays. Le gouvernement de Buenos Aires a annoncé, mardi, avoir entamé des discussions avec le FMI, au risque de retomber dans une dépendance financière.

L’Argentine ne peut plus faire face, seule, aux tourments de sa monnaie, qui est soumise à de fortes turbulences en Bourse ces derniers jours, et se tourne vers le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir de l’aide. "De manière préventive, j'ai décidé d'entamer des discussions avec le Fonds monétaire international pour qu'il nous accorde une ligne de soutien financier", a annoncé le président Mauricio Macri lors d'une allocution télévisée, mardi 8 mai.

Sur un mois, la valeur du peso argentin a fondu d’environ 10   %, obligeant la Banque centrale de Buenos Aires à relever son taux directeur à 40   %, le niveau le plus élevé du monde. Pourtant, le pays était reparti sur le chemin de la croissance, et espérait cette année contenir son inflation, de l’ordre de 24,8   % en 2017. Le mouvement de départ des fonds étrangers en faveur du dollar, la semaine dernière, a déstabilisé le peso. Et cette dévaluation du peso par le jeu des marchés risque sans aucun doute de doper à son tour la hausse des prix.

Les discussions avec le FMI sont désormais ouvertes. Le gouvernement refuse de dévoiler le montant en cours de négociation. Selon l'agence Bloomberg, l'Argentine aurait sollicité un crédit de 30    milliards de dollars auprès de cet organisme international.

L’intervention du FMI est cependant redoutée. La crise de 2001, quand l’Argentine était alors secouée par la pire crise financière de son histoire, qui avait fait chuter successivement quatre   présidents en une   semaine et mené le pays au défaut de paiement, reste un véritable traumatisme national.

Les Argentins se méfient du FMI et ils sont nombreux à l'accuser d'avoir validé les politiques économiques des années   1990, qui ont mené à la faillite de la 3e   économie d'Amérique latine. Pour l'économiste Marina Dal Pogetto, le recours au FMI, "n'est pas une bonne nouvelle pour l'Argentine", "politiquement, cette décision ne se fera pas sans coût interne".

Le président argentin Mauricio Macri s’est justifié : "Pendant les deux premières années (de mandat, 2016 et 2017), nous avons eu un contexte international très favorable, mais ce contexte est en train de changer" et "nous sommes parmi les pays au monde qui dépendent le plus du financement externe".

Avec AFP