
Le petit club vendéen des Herbiers, qui évolue en National (3e division), va tenter de résister au PSG, mardi soir (21 h 00), dans une finale de Coupe de France on ne peut plus déséquilibrée.
C'est sans doute la finale la plus déséquilibrée de l'histoire de la Coupe de France : Les Herbiers, petit club vendéen de National (3e division), défient mardi 8 mai le PSG, triple tenant du titre, avec sa cohorte de stars.
La star brésilienne Neymar, en train de se remettre de son opération au pied droit, est attendue en tribunes du Stade de France pour soutenir ses coéquipiers parisiens à partir de 21 h 05 (19 h 05 GMT).
Stéphane Masala, coach des Herbiers, a bien conscience de l'écart béant entre les deux équipes : "Je suis un jeune entraîneur, je suis là pour apprendre (...) et j'espère que les grands joueurs du PSG vont nous donner la leçon."
Quelques chiffres résument le gouffre entre les deux formations, notamment le budget de 2 millions d'euros des Herbiers contre 540 millions d'euros pour le PSG, une somme 270 fois plus élevée.
Les salaires sont donc à des années lumières de ce qui se pratique dans les étages supérieurs, les Herbiers n'offrant pas plus de 3 000 euros par mois à chacun de ses joueurs, quand le PSG et ses puissants investisseurs qataris dominent au niveau hexagonal avec un salaire mensuel moyen évalué à 750 000 euros brut par le journal L'Équipe.
Incroyable engouement
Mais la folle aventure de la Coupe de France a provoqué un incroyable engouement. En quart de finale face à Lens (Ligue 2) (0-0, 4-2 aux tirs au but), les Herbiers, ville de 16 000 habitants, ont attiré au stade de Nantes 25 000 personnes. En demi-finale contre Chambly (3-1), autre pensionnaire de National, la Beaujoire était à guichets fermés, avec 34 653 spectateurs, le record d'affluence pour un match entre équipes de troisième division.
La finale de mardi, premier duel contre un club de Ligue 1 pour les hommes de Masala, sera le couronnement de cette belle aventure, alors que les Vendéens ne sont même pas assurés de se maintenir en troisième division la saison prochaine.
"La Coupe de France c'est à part, un bonus pour le club, tant financier que sportif ou médiatique. On fêtera comme il se doit ce beau parcours à la fin de la saison", souligne auprès de l'AFP le président Michel Landreau, qui pourra compter sur la manne financière de cette Coupe, 1,5 million d'euros au total en cas de défaite en finale et 2,4 millions en cas de miraculeuse victoire.
Loin de cette folle épopée, le parcours du PSG relève par contraste de la formalité, le club ayant remporté les trois dernières éditions de la Coupe de France. Le but est donc surtout d'offrir un septième trophée (toutes compéétition confondues) et une sortie honorable à l'entraîneur Unai Emery. "On doit gagner ce titre-là pour lui, bien finir la saison et ce cycle avec lui et le staff", a acquiescé le capitaine Thiago Silva.
L'entraîneur du PSG a rendu hommage à l'adversaire. "C'est le charme de la Coupe de France, l'opportunité qu'une équipe moyenne arrive à cette finale et puisse profiter avec tous les supporters d'un petit village d'être ici avec beaucoup de supporters, dans un Stade de France plein", a confié le technicien espagnol demandant du "respect" pour "les Herbiers [qui] ont mérité d'être ici".
Une quatrième Coupe de France d'affilée constituerait en outre un record pour Paris, qui en compte déjà 11 à son palmarès.
Petite histoire dans la grande, deux joueurs vont se croiser quinze ans après : Rodrigue Bongongui, l'attaquant des Herbiers, et Kylian Mbappé, la jeune vedette du PSG et de l'équipe de France, ont tous les deux fréquenté enfants le club de l'AS Bondy en région parisienne, avant de connaître des trajectoires bien différentes.
Avec AFP