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Air France, SNCF, universités : le point sur les grèves en France

Alors que Matignon entame, lundi, des négociations avec les syndicats sur la réforme du rail, le mécontentement perdure à la SNCF, chez Air France et dans les facultés françaises où les mouvements de grève doivent se poursuivre cette semaine.

Les mouvements sociaux se poursuivent en France début mai, avec une situation qui ne s’améliore ni à la SNCF, où le conflit entre dans son deuxième mois, ni chez Air France où Jean-Marc Janaillac, PDG du groupe,  a démissionné à la suite du désaveu exprimé par ses salariés lors d’un vote interne.

  • Air France

Chez Air France, 85   % des vols sont assurés lundi 7 mai au 14e jour de cette grève par épisode, qui voit la mobilisation des pilotes descendre à son plus bas niveau.

Le groupe aérien, dont le patron Jean-Marc Janaillac est sur le départ après le rejet par le personnel de sa proposition de sortie de crise, vise 99   % de vols long-courriers, 80   % des moyen-courriers depuis et vers l'aéroport parisien Roissy-Charles de Gaulle, et 87   % des court-courriers à Orly et en province.

Au global, il s'agit du taux d'annulation le plus bas enregistré depuis le début du mouvement pour les salaires en février, à égalité avec le 3 mai où une érosion de la mobilisation du personnel avait aussi été constatée.

Le gouvernement a averti dimanche que l'État, actionnaire minoritaire d'AF-KLM, ne viendrait pas "à la rescousse" de la compagnie, secouée par la démission de son PDG et dont les comptes étaient dans le rouge au premier trimestre.

  • SNCF

À la SNCF, la huitième séquence de grève avec un calendrier de deux jours d'arrêt de travail sur cinq débute ce lundi à 20   h   00 pour se terminer jeudi à 7   h   55. Dans le même temps, Edouard Philippe rencontre les syndicats de cheminots pour la première fois depuis le début du conflit ferroviaire, une main "tendue mais ferme" selon Matignon qui entend discuter de la dette, sans toucher à la réforme.

L'Unsa a ouvert le bal et dans l'après-midi, le patronat du rail, la direction de la SNCF, des associations d'usagers et des représentants des régions seront reçus tour à tour par Édouard Philippe et Élisabeth Borne, la ministre des Transports.

D’après l’Unsa, les discussions se poursuivront d'ici au passage du projet de réforme du système ferroviaire au Sénat, à partir du 23   mai en commission et du 29   mai en séance publique.

Après la série de discussions à Matignon, les représentants des cheminots doivent se retrouver en interfédérale mercredi à 17   h   00 (15   h   00   GMT) au siège de la CGT pour décider de la suite à donner au mouvement social.

  • Universités

Dans les facultés françaises, les examens de fin d’année approchent mais le mouvement de protestation contre la loi Vidal de réforme de l’accès à l’université se poursuit, avec des situations très différentes en fonction des sites. Les universités touchées doivent innover pour organiser les partiels de fin d'année.

À Nanterre, bloquée depuis mi-avril, des aménagements sont prévus, comme la validation via les notes de contrôle continu, les devoirs à la maison ou le report des examens.

Le site de Tolbiac, qui dépend de l'université Panthéon-Sorbonne (Paris-1), a lui été évacué le 20   avril après un   mois d'occupation, mais la dégradation des locaux de la faculté parisienne nécessite plusieurs semaines de rénovation et les 18   000   étudiants qui devaient y passer leurs examens en mai se rendront dans des centres en banlieue parisienne.

Autre université bloquée depuis un mois, Paris-8, où les enseignants de certains départements prônent "la validation universelle" (note identique pour tous, supérieure à la moyenne).

Sur plusieurs campus, les directions ont par ailleurs fait appel à des vigiles pour filtrer les entrées dans les salles d'examen et parfois même aux forces de l’ordre comme à Nancy.

Avec AFP