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À la une de la presse ce lundi 23 avril : les commentaires de la presse française et américaine sur la visite d’État d’Emmanuel Macron aux États-Unis qui commence aujourd’hui, pour trois jours.

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À la une de la presse ce matin : la visite d’État d’Emmanuel Macron aux États-Unis, qui débute aujourd’hui, pour trois jours.

Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, une visite d’État, c’est d’abord et avant tout «un grand tralala protocolaire, entrecoupé de quelques réunion de travail». Voilà pour le résumé de L’Opinion, où le dessin de Kak montre Emmanuel Macron rencontrant Donald Trump. «Salut», dit le coq français. «Hi», répond l’aigle américain, revêtu pour l’occasion d’un drôle de combinaison, siglée «Twitter». Si L’Opinion parle d’une «bonne relation» entre les deux présidents, le journal évoque aussi «de vrais désaccords qui pourraient tourner à l’aigre» entre la France et les États-Unis. D’où le terme d’«entente paradoxale», choisi par La Croix. À la une, la photo capillaire des deux chefs d’État, de dos, lors du défilé du 14 juillet dernier à Paris - un événement qui aurait ravi le président américain, très touché, dit-on, par le bon accueil de son homologue français. Le journal espère que «l’énergie» d'Emmanuel Macron associée à la «robustesse» d’Angela Merkel, qui se rendra elle aussi bientôt à Washington, permettront de convaincre Donald Trump de ne pas faire cavalier seul, que ce soit dans le domaine diplomatique, ou économique.

Les dossiers susceptibles de provoquer des frictions sont nombreux. Rappelant lui aussi le bon climat qui avait entouré la visite de Donald Trump en France, et saluant le savoir-faire de l’Élysée «qui avait compris qu’un défilé militaire impressionnerait [davantage le président américain] qu’une visite des incunables» de la Bibliothèque nationale de France (les incunables étant les livres imprimés en Europe avant le XVIème siècle), Le Figaro évoque la «compréhension» réciproque entre deux dirigeants qui se ressemblent, «deux outsiders victorieux, deux briseurs de système». Mais il relève lui aussi que «les dossiers sur lesquels le président français doit faire bouger son partenaire américain ne manquent pas», de la Syrie à la Russie, en passant par la guerre commerciale. Le Figaro se montre sensible, par ailleurs, au fait que Donald Trump ait choisi la demeure du père fondateur George Washington, à Mount Vernon, pour le cadre du dîner privé qu’il offre ce soir à Emmanuel Macron. Il s'y trouve encore aujourd’hui la clef d’une des principales portes de ce qui fut, en France, «la forteresse du despotisme », la Bastille. Un objet très symbolique, envoyé au président américain par le marquis de Lafayette, après le début de la Révolution française.

Une partie de l’opposition française accuse pourtant Emmanuel Macron de s’aligner sur Donald Trump. L’Humanité, notamment, voit dans le dossier du nucléaire iranien «le prochain test de l’alignement atlantiste de l’Élysée sur la Maison-Blanche», après la décision française de suivre les États-Unis dans leurs frappes en Syrie. L’Huma juge que «le pari d’Emmanuel Macron de développer un dialogue avec Donald Trump n’a débouché sur aucune avancée» pour le moment.

D’après la correspondante du Parisien, qui s’est rendue à Beacon, à deux heures de route de New York, peu d’Américains connaissent Emmanuel Macron, dont ils disent n’avoir jamais entendu parler. Quant aux autres, ils évoquent tantôt la «sacrée poignée de mains» échangée entre les deux présidents, lors de leur rencontre au sommet de l’OTAN en mai 2017, tantôt le soutien de la France à l’intervention en Syrie. «Avec les attentats en France et le problème de l’immigration, je ne savais pas trop quoi penser de Macron, mais je suis très content qu’il ait participé aux bombardements, c’est très positif», dit Bob, un garagiste de la région.

The New York Times , pour sa part, est assez dubitatif. Le quotidien américain note les efforts d’Emmanuel Macron pour «courtiser» Donald Trump, et ses déclarations prudentes sur le fait qu’il lui accorde «le bénéfice du doute» dans l’espoir d’obtenir des avancées, en échange. «Mais cela sera-t-il le cas?», doute le journal, en rappelant que le président français n’a pas réussi à obtenir gain de cause, notamment, sur l’accord de Paris sur le climat. En ira-t-il autrement du dossier iranien? The Washington Post ne se prononce pas, mais explique que si accord il y a, alors Emmanuel Macron est bien l’homme de la situation, celui qui serait en mesure de conclure le marché.

On notera, pour terminer, la démarche originale de Libération à l’occasion de cette visite. Parce que qui aime bien châtie bien, sans doute, le journal s’est employé à explorer les failles de l’Amérique de Donald Trump, qu’on voit à la une tournant le dos aux maux de son pays dans un dessin signé Simon Bailly. De la hausse des inégalités aux infrastructures en piteux état, en passant par le système anachronique, peu de choses semblent trouver grâce aux yeux de Libé, qui a tout de même cherché à ne pas dresser un portrait totalement à charge de la patrie de Donald Trump. «On aime quand même les Américains pour… ». Le journal cite les cinnamon rolls (roulés à la cannelle), les gens qui vous appellent «honey», ou «sweet heart», la chanteuse Billie Holiday, Miles Davis, et Madonna. Le beurre de cacahuète et les barbecues… Have a good day, everybody, comme on dit là-bas !

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