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Non, YouTube n'a pas arrêté de monétiser des vidéos à caractère pédophile ou nazi

Nouveau coup dur pour YouTube : des grandes marques internationales ont vu leurs publicités être diffusées avant des vidéos à caractère pédophile, nazi ou propagandiste d'extrême droite.

Malgré des promesses de davantage monétiser certains contenus en octobre dernier, YouTube fait face à une insatisfaction de la part de créateurs présents sur la plateforme, qui accusent le site de les priver de visibilité ou de démonétiser leurs productions. Si certains, comme le célèbre youtubeur Philip DeFranco, évoquent l'idée de changer de plateforme, d'autres insatisfaits bien plus radicaux ont déjà eu recours à des méthodes beaucoup plus violentes pour se faire entendre. 

Jeudi 19 avril, CNN a révélé une information qui risquerait d'envenimer un peu plus la situation dans laquelle YouTube se trouve : en effet, il semblerait que la plateforme continue de monétiser des chaînes promouvant la pédophilie, les théories du complot ou encore la propagande d'extrême droite ou nazie. Ainsi, des marques comme Adidas, Amazon, Netflix ou encore le groupe hôtelier Hilton ont vu leurs publicités défiler avant des contenus de ce genre, finançant par la même occasion une partie de leurs activités. La CNN précise également que les spots de cinq agences du gouvernement américain faisaient partie du lot. 

Sont concernés des marques comme Adidas, Amazon, Netflix ou encore le groupe hôtelier Hilton

Contactées par la CNN, les portes-paroles des entreprises concernées ont déclaré ne "pas être informés de la situation" et prévoient d'"enquêter à ce sujet" afin de comprendre comment leurs marques se sont retrouvées liées à des contenus dangereux à cause de YouTube. "Nous employons de nombreux moyens pour éviter que notre image apparaisse sur des sites ou des vidéos qui, clairement, ne nous représentent pas ou ne correspondent pas à nos valeurs", explique Netflix à CNN. "Bien que ces démarches soient en général efficaces, il reste quelques exemples qui prouvent le contraire, et nous travaillons actuellement avec Google pour que cette marge d'erreur disparaisse".

De son côté, YouTube a réagi en expliquant à CNN avoir "immédiatement retiré les publicités desdites chaînes". Mais la plateforme a tout de même tenté de se dédouaner en précisant que "même si certaines chaînes respectent la politique de l'annonceur, tous les contenus proposés ne sont pas adaptés à toutes les marques", comme s'il s'agissait d'un simple problème de ciblage des publicités. 

Un porte-parole de YouTube France a quant à lui précisé à Mashable FR ce vendredi 20 avril : "Nous avons travaillé en étroite collaboration avec les annonceurs pour apporter des changements significatifs à la manière dont nous abordons la monétisation sur YouTube, grâce à des conditions plus strictes, de meilleurs contrôles et une plus grande transparence. Lorsque nous constatons que des publicités sont associées par erreur à un contenu qui ne respecte pas nos règles, nous les retirons immédiatement. Nous savons que, même lorsque des vidéos respectent nos règles publicitaires, elles ne conviennent pas forcément à toutes les marques, mais nous nous engageons à travailler avec nos annonceurs afin d’y remédier".

En mars dernier, de nombreuses grandes entreprises (Nissan, Acer, Nike...) avaient vu leurs publicités apparaître sur InfoWar, un site d'extrême droite connu notamment pour son approche complotiste de l'information. La 20th Century Fox Film, également concernée par le problème, avait alors déclaré que  "YouTube avait encore une fois échoué en filtrant les chaînes" adéquates ou non à bénéficier de la monétisation. 

Avec plus de 400 heures de vidéos mises en ligne par minute, YouTube semble en réalité dépassé par les événements et ne pas être en mesure de contrôler ce qui est légal ou non sur sa plateforme. Et malgré un agrandissement de son équipe de modération en décembre dernier, les créations problématiques sont bien souvent supprimées seulement lorsqu'une plainte est déposée par un autre utilisateur, et pas avant. 

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