
L'état de santé de Tariq Ramadan, accusé de viols, n'est pas incompatible avec sa détention selon un rapport d'expertise judiciaire rendu public mercredi. Sa défense avait invoqué sa sclérose en plaques pour réclamer sa libération.
Tariq Ramadan peut rester en prison. Écroué depuis le 2 février après des accusations de viols, il souffre d'une sclérose en plaques mais son traitement médical "n'est pas incompatible avec la détention", selon une expertise judiciaire rendue mercredi 18 avril.
Le théologien suisse de 55 ans, qui avait invoqué sans succès son état de santé pour être libéré, "souffre d'une sclérose en plaques depuis 2006, diagnostic considéré comme certain", concluent les médecins.
Les experts "insistent sur le fait que Tariq Ramadan, s'il restait en détention, devra continuer à bénéficier de l'accès aux soins", notamment de ses quatre séances de kinésithérapie hebdomadaire.
Tariq Ramadan, qui conteste les accusations portées par deux femmes contre lui, est écroué à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) depuis sa mise en examen pour viol et viol sur personne vulnérable. Disant souffrir d'une sclérose en plaques et d'une neuropathie, il avait contesté son incarcération, mais une première expertise judiciaire rapide n'avait pas confirmé ces diagnostics médicaux. La cour d'appel de Paris avait alors confirmé le 22 février son placement en détention provisoire, au grand dam de ses soutiens.
La sclérose en plaques confirmée en mars 2018
Selon le rapport déposé mercredi 18 avril auprès des juges d'instruction, le diagnostic de la sclérose en plaques a été confirmé à Paris "en mars 2018 à l'hôpital de la Salpêtrière par deux neurologues d'une compétence reconnue". Selon eux, en revanche, aucun argument "ne permet de retenir le diagnostic de neuropathie périphérique des membres inférieurs".
Début mars, une troisième femme a porté plainte contre lui, affirmant avoir subi de multiples viols entre 2013 et 2014 en France, à Bruxelles et à Londres. Les trois plaignantes ont décrit des rapports sexuels d'une grande violence et pratiqués sous la contrainte.
La détention du petit-fils du fondateur de la confrérie islamiste des Frères musulmans, l'une des rares figures médiatiques de l'islam européen, a suscité un vif émoi au sein de la communauté musulmane en France.
Avec AFP