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Rabat et le Polisario cherchent une solution politique en Autriche

Le ministre des Affaires étrangères marocain et les indépendantistes du Sahara occidental, le Front Polisario, sont réunis sous l'égide de l'ONU pour préparer le cinquième round de négociations sur le statut de l'ancienne colonie espagnole.

Alors qu’ils ne se sont plus parlé depuis près de 18 mois, le Maroc et le Front Polisario, le mouvement indépendantiste du Sahara occidental, se retrouvent à partir de ce lundi en Autriche pour des discussions informelles. Objectif : parvenir à l’organisation d’un cinquième round de négociations officielles destinées à trouver un consensus sur le statut de l’ancienne colonie espagnole. Si le Maroc est prêt à accorder une "large autonomie" à ce qu’il considère comme ses "provinces du Sud" depuis le retrait de l’Espagne du Sahara en 1975, le Polisario est, lui, favorable à l’organisation d’un référendum susceptible de déboucher sur l’indépendance du territoire.

Après l’échec des quatre premières rencontres qui s’étaient tenues dans la ville de Manhasset, près de New York, en 2007 et 2008, la tenue de la réunion de Vienne laisse espérer que la nouvelle donne internationale en vigueur permettra de sortir le dossier de l’enlisement. "Il existe aujourd’hui un faisceau d’éléments convergents qui peuvent inciter à l’optimisme, décrypte Kader Abderrahim, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).

Nouvelle donne internationale


D’abord, Barack Obama, qui a remplacé George W. Bush à la Maison Blanche, a une approche plus multilatérale des relations internationales. Face à la menace terroriste qui pèse sur le Maghreb, le Maroc et l’Algérie [qui soutient le Polisario, NDLR] commencent en outre à comprendre qu’ils ont plus à perdre qu’à gagner en cas de non-coopération régionale. Enfin, Rabat est allé encore plus loin dans sa proposition d’autonomie. Le royaume propose désormais au territoire un statut similaire à celui de la Catalogne ou du Pays basque, en Espagne. "

Reste que la personnalité de l’Américain Christopher Ross, nouvel envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU entré en fonctions en janvier dernier, y est sans doute aussi pour beaucoup. Diplomate chevronné doté d’un important crédit sur la scène internationale, fin connaisseur de la région - il a notamment été ambassadeur des États-Unis à Alger et directeur du centre culturel américain de Fès, au Maroc –, arabisant, il est souvent présenté comme étant l’homme de la situation. Bien plus en tout cas que son prédécesseur, le Néerlandais Peter Van Walsum, qui s’était mis à dos l’Algérie et le Polisario, en avril 2008, en jugeant irréaliste l’indépendance du Sahara occidental…