
L'armée syrienne a repris le contrôle de la localité de Douma, a annoncé jeudi matin le ministère russe de la Défense. Douma était le dernier bastion rebelle dans la région de la Ghouta Orientale, en Syrie.
Le drapeau syrien flotte désormais dans le centre de Douma. C’est du moins ce qu’affirment, jeudi 12 avril, les ministères russes des Affaires étrangères et de la Défense. Selon ces derniers, les forces gouvernementales syriennes ont repris le contrôle de la totalité de la ville de Douma, dernier bastion que tenaient les rebelles dans la région de la Ghouta orientale, près de Damas.
"Un événement important pour l'histoire de la République arabe de Syrie a eu lieu aujourd'hui (jeudi) : le drapeau du gouvernement syrien a été hissé sur un bâtiment de la ville de Douma, ce qui marque la prise de contrôle de cette localité et par conséquent de la Ghouta orientale dans sa totalité", a déclaré le général russe Iouri Evtouchenko, cité par les agences russes.
La télévision russe montrait des images de foule agitant dans la rue de vastes drapeaux rouge blanc noir aux deux étoiles vertes et l'un de ces drapeaux accroché sur la façade d'un immeuble délabré.
Évacuation des rebelles
Cette reprise survient après plusieurs semaines de bombardements intensifs du régime qui ont fait plus de 1 700 morts dans les secteurs rebelles de la Ghouta orientale. Accablés par le feu du régime, les combattants du groupe Jaïch al-Islam, principal groupe rebelle de Douma, avaient signé il y a quatre jours un accord de réconciliation avec Damas. Il implique l'évacuation des combattants et de leurs familles vers le nord-ouest du pays.

"Mais les combattants de Jaïch al-Islam, proches du régime saoudien, n’ont pas tous été évacués. L’accord concerne en tout 8 000 combattants et 40 000 civils. Pour le moment, seuls 7 500 auraient quitté Douma", précise Mélanie Houé, correspondante de France 24 à Beyrouth.
Jeudi, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) assurait que les rebelles avaient remis leurs armes lourdes et que leur chef avait été évacué. Mais, au vu du nombre, l'évacuation de l'ensemble des rebelles devraient prendre plusieurs jours. "Il va probablement falloir attendre une évacuation totale pour que la victoire soit officiellement proclamée", estime Mélanie Houé. Le gouvernement syrien n'a d'ailleurs pas annoncé officiellement la reprise de la ville.
Contactés par notre correspondante via les réseaux sociaux, les habitants de Douma sont actuellement "dans l'impasse. Ils ne savent pas s'ils doivent partir ou rester. Ils préféreraient rester chez eux mais craignent les représailles du régime syrien et de son allié russe", témoigne la journaliste.
Déploiement de la police russe
Jeudi, le ministère russe de la Défense a justement annoncé que la police russe s'était déployée dans Douma. "Ils sont la garantie de la loi et de l'ordre dans la ville", a déclaré le ministère.

"Hier [mercredi] soir, les autorités russes annonçaient que la présence policière russe garantirait la sécurité des civils et le déploiement humanitaire sur le terrain", précise Jean-Didier Revoin, correspondant de France 24 en Russie.
Parallèlement, les autorités russes ont réclamé une enquête des experts de l'Organisation internationale sur les armes chimiques (OIAC) sur le site de Douma où se serait produite l’attaque chimique présumée le 7 avril. Moscou, comme Damas, nie toute attaque chimique. "On peut en déduire que le déploiement de la police militaire russe permettra d’assurer la sécurité des experts de l’OIAC, tout en tentant de dissuader Washington de procéder aux frappes qu’elle a pourtant promises", ajoute Jean-Didier Revoin.