
Interdit de séjour au Cambodge, ce Syrien de 36 ans est coincé dans un aéroport en Malaisie, où il n'a plus le droit de séjourner non plus.
Un mois et cinq jours. Depuis le 7 mars dernier, Hassan al-Kontar, un Syrien de 36 ans, est coincé à l'aéroport international de Kuala Lumpur. Il a commencé une sorte de journal de bord en vidéos, qu'il diffuse sur les réseaux sociaux.
Depuis 2006, Hassan al-Kontar vivait aux Émirats Arabes Unis, mais en 2012, l'ambassade syrienne refuse de renouveler son passeport. Menacé d'explusion, il continue alors d'y vivre illégalement jusqu'en 2017, date à laquelle il est arrêté. Il fuit pour la Malaisie avec un nouveau passeport. Son visa de touriste ne lui permet de rester que 3 mois, c'est pourquoi il planifie son départ vers l'Équateur en passant par le Cambodge, pays signataire de la Convention relative au statut des réfugiés.
"Ils m'ont confisqué mon passeport. Ils m'ont humilié"
Mais lors de son arrivée au Cambodge, il est pris à part par des officiers. "Ils m'ont confisqué mon passeport. Ils m'ont humilié, ils m'ont pris en photo contre un mur, comme un criminel", explique Hassan al-Kontar dans l'une de ses vidéos, comme le relaie le Phnom Penh Post. Il ne réussit pas à obtenir un visa, sans doute car il n'a pas convaincu les autorités quant à ses capacités financières pour subvenir à ses besoins dans le pays. Il est alors renvoyé en Malaisie.
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— Hassan Al Kontar (@Kontar81) 7 avril 2018
Mais un mois plus tard, Hassan al-Kontar n'a toujours pas quitté la zone de transit de l'aéroport de Kuala Lumpur en Malaise, car il y est également interdit de territoire. Il vit alors dans un des terminaux, et se lave comme il peut dans les toilettes "vers minuit, quand il y a un peu moins de monde", dit-il au Guardian.
"Je ne veux pas devenir une machine à tuer"
Pour se nourrir, il compte sur les repas fournis par la compagnie aérienne Air Asia, mais vit dans la peur d'être expulsé vers la Syrie, pays dans lequel il n'est pas retourné depuis neuf ans et où la guerre civile a commencé il y a sept ans. Il s'était à l'époque enfui pour éviter son service militaire.
"J'ai peur d'être renvoyé là-bas, non pas parce que je suis un lâche, ou parce que je ne sais pas me battre, mais parce que je ne crois pas en la guerre", explique-t-il à Reuters via Skype. "Je ne veux pas devenir une machine à tuer qui détruit sa propre maison et blesse son peuple".
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— Hassan Al Kontar (@Kontar81) 11 avril 2018
Depuis, Hassan al-Kontar continue de publier ses vidéos sur son compte Twitter en mentionnant des médias internationaux et des dirigeants politiques, espérant ainsi se faire entendre. Les discriminations, "c'est parce que je suis Syrien", affirme-t-il. "Personne ne l'admettra, mais on peut le sentir. Personne ne nous accepte".
Dans un communiqué, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés dit être entré en contact avec le jeune homme et les autorités malaisiennes.
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