Un ex-négociateur des Farc a été arrêté, lundi, en Colombie, soupçonné par un tribunal de New York d'être impliqué dans l'exportation de cocaïne vers les États-Unis. Il pourrait être extradé si les faits ont été commis après l'accord de paix.
L'un des anciens négociateurs de paix de l'ex-guérilla des Farc a été interpellé, lundi 9 avril, en Colombie. Soupçonné de trafic de drogue par les États-Unis, il pourrait y être extradé, a annoncé le président Juan Manuel Santos.
Le chef de l'État colombien a fait cette annonce alors qu'il doit recevoir, le 15 avril à Bogota, son homologue américain Donald Trump, qui a critiqué la recrudescence du trafic de drogue en provenance de Colombie depuis la signature, fin 2016, d'un accord de paix historique avec les Farc.
Âgé de 51 ans et atteint d'une déficience visuelle, l'ancien négociateur Seusis Pausivas Hernández, connu sous le nom de Jesus Santrich, est soupçonné par un tribunal de New York d'être impliqué dans l'exportation de dix tonnes de cocaïne vers les États-Unis, des faits commis de juin 2017 à tout récemment, soit après la signature de l'accord de paix avec l'ex-guérilla, a indiqué Juan Manuel Santos.
En conséquence, il a précisé qu'il n'hésiterait pas, le moment venu, à autoriser l'extradition de l'intéressé vers les États-Unis. L'accord de paix, signé fin 2016, prévoit en effet qu'aucun ex-guérillero ne puisse être extradé vers les États-Unis pour des délits liés au trafic de drogue commis avant cette date.
L'accord de paix menacé ?
L'annonce de cette arrestation survient alors que le Farc, le parti politique issu de l'ancienne guérilla, a alerté le 8 avril sur la difficile réinsertion d'une partie des quelque 7 000 ex-guérilleros ayant déposé les armes après la signature de l'accord de paix.
"Sans réintégration à la vie économique, sociale et politique du pays, le processus de paix échouerait", a mis en garde Pablo Catatumbo, dirigeant et futur sénateur du Farc. Tout en soulignant qu'il ne reviendrait pas sur sa décision de déposer les armes, le Farc a insisté sur le fait que la situation précaire de ses ex-membres constituait une "violation flagrante" des accords signés, et pouvait être un facteur de "résurgence de nouvelles formes de violence".
Avec AFP