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Notre-Dame-des-Landes : affrontements lors de l'opération d'expulsion de la ZAD

Les forces de l'ordre ont mené lundi leur opération visant à évacuer une partie de la "Zone à défendre" de Notre-Dame-des-Landes, près de trois mois après l'abandon du projet d'aéroport. Une opération qui a donné lieu à des affrontements.

Une vaste opération d'expulsion, avec plusieurs centaines de gendarmes mobiles déployés, a eu lieu lundi 9 avril à l'aube à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) pour déloger les occupants illégaux de la "Zone à défendre" (ZAD), près de trois mois après l'abandon du projet d'aéroport.

Cette opération a donné lieu à des affrontements et s'annonce plus "compliquée" les prochains jours.

"Plus ça va aller, plus ça va être compliqué", a jugé la préfète des Pays de la Loire Nicole Klein. "On a fait le plus simple", a-t-elle ajouté à l'issue de ce premier jour d'une intervention qui a mobilisé 2   500 gendarmes.

Les opérations, interrompues à 18  h selon elle, vont reprendre mardi à 6  h , selon la gendarmerie. Les gendarmes ont tiré des grenades lacrymogènes de repli, selon une journaliste de l'AFP.

"L'après-midi se finit dans un bocage asphyxié par les gaz lacrymogènes après déjà de longues heures de résistance face à la destruction d'habitats et fermes de la ZAD", a déploré le mouvement d'occupation.

"Neuf lieux de vie collectifs ont péri"

"Au moins neuf lieux de vie collectifs ont péri, avec leurs divers habitats particuliers brisés, leurs ateliers en miettes, leurs jardins piétinés", selon son propre bilan.

Les zadistes entendent "empêcher" les forces de l'ordre de poursuivre leur intervention et de "s'enraciner" sur les lieux. Ils appellent "tous ceux qui peuvent à se rendre sur place dès l'aube" mardi "pour leur faire obstacle".

L'intervention qui a débuté à 6 h, s'est concentrée sur les abords de la D281, l'ex-route "des chicanes".

Le survol aérien de la zone a été interdit jusqu'à vendredi prochain.

Des manifestations se déroulaient lundi soir à Nantes, Rennes et dans d'autres villes de France pour protester contre l'intervention sur la ZAD.

L'opération de grande ampleur lancée lundi matin prévoit d'expulser toute personne n'ayant pas régularisé sa situation en déclarant de nouveaux projets agricoles individuels.

La quasi totalité des 250 zadistes estimés sur place ne l'ont pas fait, préférant une gestion collective du territoire et la possibilité de mener des projets non agricoles.

Le 17 janvier, en mettant fin au projet d'aéroport, le Premier ministre Édouard Philippe avait promis d'éradiquer la "zone de non droit".

Avec AFP