"Everybody Knows" de l'Iranien Asghar Farhadi, avec Penelope Cruz, Javier Bardem et Ricardo Darin, ouvrira le Festival de Cannes le 8 mai. Tourné entièrement en langue espagnole, ce thriller psychologique concourra également pour la Palme d'or.
Une semaine avant l’annonce de la sélection officielle du prochain Festival de Cannes, les organisateurs ont levé, mercredi 5 avril, un premier bout de voile sur la compétition. C’est donc "Everybody Knows" de l'Iranien Asghar Farhadi qui ouvrira, le 8 mai prochain, la 71e course à la Palme d’or. Entièrement tourné en langue espagnole, le huitième film du cinéaste multi-récompensé met en scène le couple formé à la ville par Penelope Cruz et Javier Bardem ainsi que la star argentine Ricardo Darin. Un casting taillé pour le tapis rouge cannois…
Pour la deuxième fois de sa carrière, Asghar Farhadi a donc choisi de tourner hors des frontières de son pays, l’Iran. Après son escapade française en 2013 avec "Le Passé", ce grand habitué de la Croisette a décidé de faire halte en Espagne. "Everybody Knows" suit Laura, qui vit avec son mari et leurs enfants à Buenos Aires. "À l'occasion d'une fête de famille, elle revient dans son village natal, en Espagne, avec ses enfants. Un événement inattendu va bouleverser le cours de leur existence. La famille, ses secrets, ses liens, ses traditions et les choix moraux qu'ils imposent sont, comme chacun des scénarios du cinéaste, au cœur de l'intrigue", explique le communiqué du Festival.
La bande annonce diffusée dans la foulée de l’annonce du festival laisse penser à un "thriller psychologique" dans lequel le réalisateur semble déployer les ressorts scénaristiques qui ont fait son succès : la famille, ses lourds secrets, ses dilemmes moraux…
Les passages d’Asghar Farhadi sur la Croisette lui ont toujours été bénéfiques. En 2016, le cinéaste avait remporté le prix du scénario pour "Le Client", qui avait également valu à l'acteur Shahab Hosseini le prix d'interprétation masculine. En 2013, Bérénice Bejo avait, elle, décroché le prix d'interprétation féminine pour "Le Passé".
Toronto et Venise en concurrence...
En ouvrant la quinzaine avec un film tourné en langue espagnole par un Iranien, le Festival semble acter la fin de la prééminence des films américains sur la Croisette. Comme le précise le communiqué, "il faut remonter à 2004 et au long métrage ‘La Mauvaise Éducation’ de Pedro Almodóvar, pour que le film d'ouverture ne soit ni en langue anglaise ou ni en français".
Depuis plusieurs années, Thierry Frémaux, le sélectionneur en chef du Festival, peine de plus en plus à attirer les productions américaines à Cannes, beaucoup de réalisateurs préférant attendre, en septembre, le festival de Toronto et la Mostra de Venise, considérés comme de meilleures rampes de lancement en vue des Oscars. C’est d’ailleurs sur le Lido qu’ont été présentés les films les plus oscarisés de ces dernières années ("La Forme de l’eau", "3 Billboards", "La La Land"…).
Parce qu’il demeure le Festival de cinéma le plus prestigieux, Cannes parvient toutefois à faire chaque année de belles prises. Parmi les grands noms les plus cités cette année figurent Brian de Palma, ainsi que Terry Gilliam, dont le film maudit "L’Homme qui tua Don Quichotte" est attendu sur les écrans depuis près de… 25 ans.
Le 12 avril prochain, Thierry Frémaux mettra définitivement fin au suspens en dévoilant la sélection officielle (qui comprend les films en compétition, ceux hors compétition et ceux de la section parallèle Un certain regard). Le Festival de Cannes se déroulera du 8 au 19 mai, jour où la Palme d'or sera remise par Cate Blanchett, la présidente du jury.