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Hommage national : pour Macron, le gendarme Arnaud Beltrame incarne "l'esprit français de résistance"

Escorté par la Garde républicaine, le convoi funéraire du colonel Arnaud Beltrame est arrivé aux Invalides mercredi matin, où toute la nation rendu hommage au "héros" qui a donné sa vie lors de l'attaque jihadiste dans l'Aude, vendredi.

La France a rendu hommage, mercredi 28 mars, au gendarme Arnaud Beltrame qui a donné sa vie lors de l’attentat de Trèbes, dans l'Aude, en se substituant à une otage dans un supermarché.

Après une minute de silence observée dans toutes les gendarmeries et préfectures de France, mais aussi à l'Élysée et place Beauvau, le convoi funéraire a quitté le Panthéon à 10 h 30 devant une foule silencieuse, puis a traversé les rues de Paris sous la pluie, jusqu’aux Invalides. Des milliers de personnes, dont plusieurs centaines de lycéens, ont salué son passage, le long d'un trajet jalonné de CRS, gendarmes mobiles, cavaliers à cheval et sapeurs-pompiers, en tenues d'honneur.

Le colonel Beltrame "faisait face à l'agression islamiste, face à la haine, face à la folie meurtrière et avec lui surgissait du cœur du pays l'esprit français de résistance", a déclaré Emmanuel Macron, qui a prononcé l'éloge funèbre lors de cet hommage national, dans la Cour d'honneur des Invalides. Le président a appelé "chaque citoyen" à "un regain de vigilance et de civisme" face à "l'islamisme souterrain".

"Par la bravoure d'un seul, entrainant la Nation à sa suite, cette détermination inflexible face au nihilisme barbare convoqua aussitôt dans nos mémoires les hautes figures de Jean Moulin, de Pierre Brossolette, des martyrs du Vercors et des combattants du maquis", a poursuivi Emmanuel Macron, pour qui Arnaud Beltrame "rejoint aujourd'hui le cortège valeureux des héros qu'il chérissait". "Sa mémoire vivra" et "son exemple demeurera", a assuré le chef de l’État.

"Un regain de vigilance et de civisme"

"Ce ne sont pas seulement les organisations terroristes, les armées de Daech, les imams de haine et de mort que nous combattons. Ce que nous combattons, c'est aussi cet islamisme souterrain (...) qui sur notre sol endoctrine par proximité et corrompt au quotidien. (…) C'est un ennemi insidieux qui exige de chaque citoyen un regain de vigilance et de civisme", a affirmé Emmanuel Macron, assurant que le peuple français surmonterait cette "nouvelle épreuve" "sans faiblesse et sans emportement, avec lucidité et avec méthode". "Nous l'emporterons grâce au calme et à la résilience des Français, peuple rompu aux morsures de l'histoire, patient dans le combat, confiant dans le triomphe ultime du droit et de la justice. Nous l'emporterons par la cohésion d'une nation rassemblée."

Toute la nation était rassemblée pour cette cérémonie : outre le président et l'ensemble du gouvernement, des anciens présidents, François Hollande et Nicolas Sarkozy, des dirigeants politiques de tous bords dont Laurent Wauquiez, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, plus de 300 députés et de nombreux anciens ministres, dont François Fillon, Alain Juppé, ou encore Manuel Valls.

Parmi les 1 200 invités figuraient aussi les familles des victimes, les personnes présentes lors de l'attaque, des élus des communes touchées ainsi que des centaines d'anonymes, dont de nombreux militaires, autorisés à assister à la cérémonie.

"Ça me semblait important de participer à cet hommage et de rendre les honneurs au lieutenant colonel Beltrame, qui nous a permis d'aller au-delà de la colère et de la haine", commentait Victoire, 23 ans, debout le long du trajet. "C'était important pour moi d'être là pour rendre hommage à tous ces policiers qui nous protègent tous les jours et qui risquent leur vie pour nous", dit Andrée, 64 ans.