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"À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire"

Dans les débats de la presse, lundi 26 mars, les réactions à l'arrestation du leader indépendantiste catalan Carles Puigdemont en Allemagne, la présidentielle égyptienne, et la mobilisation des militants anti-armes à feu aux États-Unis.

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Dans les débats de la presse, ce lundi matin, les réactions, en Espagne, à l’arrestation, en Allemagne, du leader indépendantiste catalan Carles Puigdemont.

Des milliers de séparatistes sont descendus dans les rues de Barcelone pour dire que l’arrestation de l’ancien président de la région que n'arrêterait pas leur marche vers l'indépendance. Les plus radicaux ont affronté la police. "L’arrestation de Puigdemont crispe la rue", titre le journal pro-indépendantiste catalan Ara, tandis que ses confrères de La Vanguardia rapportent que cette arrestation "avive la tension". Dans le camp adverse, le quotidien national conservateur ABC salue le fait que l’Allemagne ait mis un terme "à la fuite et à la farce de Puigdemont". Également très critique envers l’ancien président de la région, le journal espagnol El Pais voit dans sa "chute" le résultat de ses propres "erreurs de calcul", de son "excès de confiance dans ses propres utopies". El Pais demande aux Catalans en général, et aux indépendantistes en particulier, de "convertir leur douleur en sérénité", et de comprendre qu'"il ne faut pas décréter de révoltes contre la démocratie et l’autonomie" – allusion, évidemment, au référendum d’autodétermination organisé en octobre par le gouvernement catalan, contre la décision de Madrid.

En Égypte, les électeurs sont appelés à voter à partir de ce lundi pour élire leur président. Abdel Fattah al-Sissi brigue un second mandat de quatre ans. Un seul candidat s’est présenté face à lui. Al Akhbar annonce simplement que les Égyptiens, appelés à prendre leurs "responsabilités" et à se rendre nombreux aux urnes, élisent aujourd’hui leur président. Le journal égyptien met l’accent sur les importants moyens de sécurité déployés à cette occasion, tandis que le quotidien panarabe de Londres Al Araby Al Jadeed explique que la participation électorale est la seule incertitude de cette élection, présentée comme un "mensonge". À la une, les panneaux électoraux montrent les deux seuls candidats en lice, Abdel Fattah al-Sissi, donc et son "rival" de dernière minute, Moussa Mostafa Moussa – "rival", puisque le candidat est lui-même un partisan du président sortant. À voir également avec le dessin de l’Égyptien Doaa Eladl, trouvé sur Twitter , qui montre une journaliste interrogeant Moussa Mostafa Moussa. "Candidat numéro deux, que voudriez-vous dire aux électeurs   ?", demande-t-elle. "Votez pour le candidat numéro un", répond celui-ci. La morale de l’histoire, on l’a trouvée du côté de L’Humanité , qui résume cette élection cet avertissement tiré du "Cid", de Corneille, un monument de la littérature française   : "À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire".

Il est bien sûr aussi beaucoup question ce lundi matin de la mobilisation massive des activistes anti-armes à feu aux États-Unis. Près d’un million d’Américains ont manifesté samedi, de Washington à Los Angeles. Parmi eux, beaucoup de jeunes, dont plusieurs rescapés de la tuerie qui s’est produite il y a maintenant un peu plus d’un mois au lycée de Parkland, en Floride, dont Emma Gonzalez, qui est devenue la figure emblématique de la lutte contre les armes à feu. Son visage fait notamment la une, notamment, du Guardian, au Royaume-Uni, qui la montre entourée par ses camarades, quelques instants après son intervention à Washington, qui a duré six minutes et vingt secondes, le temps qu’a duré la fusillade de Parkland, qui a coûté la vie à 17 personnes.

Cette jeunesse réussira-t-elle là où ont échoué ses aînés   ? C’est la question posée par The Washington Post, qui espère qu’avec Emma Gonzalez et les autres, "l’heure du changement" est enfin arrivée. Cette mobilisation inspire beaucoup, en tout cas, les dessinateurs de presse. On en a retenu deux. Le premier, trouvé sur Twitter et signé Pia Guerra, montre Yolande Renee King, la petite-fille du pasteur Martin Luther King, qui a elle aussi pris la parole samedi à Washington, s’adressant à Donald Trump, qui s’adonne à son loisir préféré, le golf. "Grandis", demande simplement la petite fille de 9   ans à ce président qui refuse ne serait-ce que de restreindre la circulation des armes à feu. Donald Trump, dont la position est soutenue par les républicains et bien sûr le lobby des armes à feu, la NRA et un gros paquet de dollars. À voir avec le dessin de Mike Luckovich, pour The Florida Sun Sentinel, qui les montre cernant de toutes parts les manifestants anti-armes à feu.

On ne se quitte pas là-dessus. Rions un peu, quoique – l'affaire aurait pu connaître une fin encore plus tragique. On a évoqué ici il y a quelque temps la décision d’un Américain de construire sa propre fusée pour prouver par ses propres moyens que la Terre est plate. Le Huffington Post nous apprend que Mike Hughes est finalement parvenu à se propulser, samedi, jusqu'à 570   mètres d'altitude, avant avant de retomber tristement vers le sol. Heureusement pour lui, son engin a été ralenti par deux parachutes, ce qui lui a sauvé la vie. Mike Hughes promet qu’il va bientôt retenter sa chance.

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