logo

L'universitaire française Clotilde Reiss jugée à Téhéran

Arrêtée à Téhéran le 1er juillet, l'universitaire française comparaît devant la justice iranienne depuis ce samedi aux côtés de nombreux Iraniens, considérés comme des opposants au régime. Les autorités l'accusent d'espionnage.

REUTERS - La Française Clotilde Reiss, 24 ans, est jugée depuis samedi matin en Iran aux côtés de nombreuses personnalités modérées, accusées d’avoir fomenté des troubles après l’élection présidentielle controversée dans le pays en juin, rapporte l’agence de presse Fars.

« Parmi les personnes jugées aujourd’hui figurent une Française accusée d’avoir récupéré des informations et provoqué des manifestations ainsi qu’une locale travaillant à l’ambassade de France », annonce Fars.

Clotilde Reiss, qui a passé cinq mois en Iran comme lectrice à l’université d’Ispahan, a été arrêtée à l’aéroport de Téhéran le 1er juillet. Elle est accusée d’espionnage par les autorités iraniennes.

La jeune Française est détenue depuis plus d’un mois à la prison d’Evin. L’ambassadeur de France a pu lui rendre visite et Paris a exigé sa libération, de même que l’Union européenne.

Il s’agit du deuxième procès d’opposants au régime, après celui d’une centaine de personnalités modérées entamé une semaine plus tôt.

La procédure a été dénoncée par l’ancien président Mohammad Khatami et par l’opposant Mirhossein Moussavi. Les audiences étaient interdites à tous les organes de presse hormis aux médias officiels.

Selon l’agence Fars, le journaliste Ahmad Zeydabadi et d’autres meneurs des manifestations post-électorales sont aussi jugés dans ce nouveau procès.

L’élection du 12 juin dernier a plongé l’Iran dans sa plus grande crise politique depuis la Révolution islamique en 1979.

Réélu dans le trouble, Madmoud Ahmadinejad a inauguré formellement mercredi son deuxième mandat de président de l’Iran, adoubé par l’ayatollah Ali Khamenei, « guide suprême » de la Révolution islamique.

Les violences post-électorales ont fait au moins 20 morts et des centaines de personnes, hommes politiques, journalistes, avocats ou activistes, ont été détenus dans les prisons iraniennes, selon les associations de défense des droits de l’homme.