À peine trois jours après les attentats de Carcassonne et Trèbes, Laurent Wauquiez et Marine Le Pen sont montés au créneau, accusant Emmanuel Macron de naïveté et d'inertie face au terrorisme islamiste.
"Il n'y a plus de place pour la candeur, nous ne vaincrons pas cet ennemi à coups de 'pas d'amalgame', par de beaux discours et des gestes symboliques", a dénoncé, lundi 26 mars, Laurent Wauquiez, le président du parti Les Républicains. "Emmanuel Macron se trompe tragiquement de diagnostic sur la barbarie islamiste lorsque, pour l'expliquer, il met en avant le chômage ou les discriminations", a-t-il poursuivi.
Un avis que partage la présidente du Front national, Marine Le Pen. Tous les deux demandent l’expulsion immédiate des "fichés S" de nationalité étrangère. Laurent Wauquiez réclame en outre le rétablissement de l’état d’urgence, qui a été levé le 31 octobre 2017, et l’internement des français "fichés S" jugés "les plus dangereux".
Je demande solennellement à Emmanuel Macron de sortir de sa coupable naïveté et d'avoir enfin le courage de prendre les mesures pour protéger les Français. pic.twitter.com/4reSfRWqhC
Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) 26 mars 2018De son côté, Marine le Pen exige la déchéance de nationalité, l’expulsion pour les binationaux et des poursuites contre les ressortissants français. La présidente du Front national est allée jusqu’à demander la démission du ministre de l’Intérieur, Gérard Colomb, le jugeant "totalement dépassé par les évènements".
"Ce n'est pas la fiche S qui nous permettra de lutter contre le terrorisme"
Les attaques de Carcassonne et Trèbes, revendiquées par l'organisation État islamique (EI), ont relancé un débat récurrent sur le traitement à réserver aux personnes faisant l'objet de fiches S, une procédure des services de renseignement qui n'a pas valeur de déclaration de culpabilité.
???? « Compte tenu de la situation, je demande la démission de Gérard Collomb, qui est manifestement dépassé par les événements ! » #BourdinDirect
???????? Signez la pétition pour demander la démission du Ministre de l'Intérieur : https://t.co/MDWwwPNdqK pic.twitter.com/XsflBspMta
"Ce n'est pas la fiche S qui nous permettra de lutter contre le terrorisme, c'est reprendre pied dans les quartiers", a estimé le secrétaire général du syndicat Unité-SGP Police, Yves Lefebvre. Il a estimé que Laurent Wauquiez était d'autant moins bien placé pour donner des leçons qu'il a fait partie d'un gouvernement, qui entre 2007 et 2012, a désagrégé le renseignement"
Quant à Philippe Capon, secrétaire général de l'Unsa-Police, il a fait valoir que "les forces de l'ordre ne seront jamais assez nombreuses pour surveiller en permanence les 4 000 à 5 000 fichés S jugés potentiellement dangereux".
Face à la bronca de la droite et de l'extrême droite, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, un ancien de LR, a vivement réagi, en s'indignant des "politiques politiciennes dans lesquelles certains s'engouffrent à chaque fois, systématiquement, de manière presque pavlovienne, comme si les attentats étaient pour eux une possibilité de sursaut politique".
Avec AFP et Reuters