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Présidentielle en Égypte : sans réel rival, Sissi assuré d'un second mandat

Les Égyptiens votent à partir de lundi pour élire leur président dans un scrutin sans surprise qui devrait donner à l'homme fort du pays, Abdel Fattah al-Sissi, un deuxième mandat de quatre ans.

Quelque 60 millions d'Égyptiens sont appelés aux urnes du lundi 26 au mercredi 28 mars pour une élection présidentielle qui devrait voir la réélection dans un fauteuil d'Abdel Fattah al-Sissi, qui brigue un second mandat de quatre ans.

Âgé de 63 ans, celui qui dirige le pays depuis le renversement du premier président démocratiquement élu d'Égypte, Mohamed Morsi, en 2013, n'aura face à lui qu'un seul candidat, Moussa Mostafa Moussa, partisan de Sissi depuis des années. Nombreux sont ceux qui voient en ce candidat un simple homme de paille : le parti qu'il dirige, Ghad (Demain), avait de fait appelé de ses voeux un nouveau mandat de Sissi avant que Moussa ne présente sa candidature in extremis. L'intéressé rejette l'idée qu'il n'est là que pour faire de la figuration et donner l'impression d'une élection démocratique, et il assure que le scrutin sera équitable et transparent.

Appels au boycott du scrutin

Les candidats de l'opposition se sont retirés en janvier en parlant de manoeuvres d'intimidation. Le principal rival de Sissi, Sami Hafez Anan, ancien chef d'état-major des armées, a été arrêté et emprisonné. Les personnalités de l'opposition ont appelé au boycott du scrutin.

Avant même que la campagne officielle ne s'ouvre, les Nations unies, les ONG de défense des droits de l'homme et des personnalités de l'opposition ont estimé que le processus électoral était compromis par les arrestations, les manoeuvres d'intimidation visant les opposants et par un processus de désignation favorisant le président sortant.

Aucun des deux candidats en lice n'a véritablement fait campagne, appelant plutôt les électeurs à se mobiliser pour le scrutin. En 2014, Sissi avait remporté près de 97 % des voix, mais moins de 50 % des inscrits avaient participé, alors même que les opérations de vote s'étaient échelonnées sur trois jours.

La sécurité du vote en question après l'attentat d'Alexandrie

Abdel Fattah al-Sissi déclare que son premier mandat a permis de ramener la stabilité et la sécurité dans le pays. Vendredi, il est allé à la rencontre de militaires sur une base aérienne du Sinaï, en assurant que les insurgés islamistes de l'organisation Péninsule du Sinaï seraient prochainement écrasés.

L'armée annonçait dimanche avoir déployé des moyens à travers le pays pour garantir un "climat de sécurité" lors du vote. Deux policiers ont été tués et cinq autres personnes blessées samedi à Alexandrie dans un attentat à la bombe qui visait le chef de la police de la deuxième ville d'Égypte. Le ministère de l'Intérieur a annoncé dimanche soir que la police avait abattu six activistes appartenant au groupe tenu responsable de l'attentat d'Alexandrie, le mouvement Hasam, présenté comme la branche armée des Frères musulmans.

Avec Reuters et AFP