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Des rebelles et des civils quittent la Ghouta orientale, toujours bombardée

Des rebelles et des civils ont commencé à quitter la Ghouta orientale. Une première pour le dernier bastion insurgé aux portes de la capitale syrienne, cible d'une offensive meurtrière et dévastatrice du régime de Bachar al-Assad.

Un accord a été conclu en vue de l'évacuation d'un des groupes rebelles présents dans la Ghouta orientale, en périphérie de Damas. La faction rebelle islamiste Ahrar al-Cham, qui contrôle la poche comprenant la ville de Harasta, dans l'ouest de la Ghouta, a annoncé, mercredi 21 mars, s’être entendu avec le régime pour la sortie de ses combattants.

"L'accord prévoit la sortie des insurgés avec leurs armes, ainsi que celle des civils qui le souhaitent", a indiqué Munzer Fares, porte-parole du groupe rebelle. Le départ des familles commencera à 7  h 00 (5  h  00 GMT) jeudi, a-t-il indiqué, précisant qu'ils seraient transférés vers le nord-ouest du pays, dans la province d'Idleb qui échappe encore au contrôle du régime Assad.

Jeudi en début d'après-midi, quelque 547 personnes, dont 88 "combattants", avaient déjà quitté le secteur rebelle de Harasta, à l'est de Damas, selon la télévision d'État syrienne. Ils ont pris place à bord de plusieurs bus, sur une "ligne de démarcation" avec les territoires du régime, selon une source militaire sur le terrain.

Selon le service d'information militaire du mouvement chiite libanais Hezbollah, allié du gouvernement syrien, 1   500 combattants rebelles et 6   000 membres de leurs familles doivent quitter Harasta en plusieurs vagues.

Un accord inédit

Cet accord local d'évacuation devrait accentuer la pression sur les deux principaux groupes rebelles opérant encore dans l'enclave, le Faïlak al Rahman dans le sud du territoire et le Jaïch al Islam dans le nord. Tous deux ont jusqu'à présent affirmé qu'ils refuseraient de déposer les armes. Mais les observateurs s'attendent à ce qu'ils acceptent finalement d'être évacués, le premier vers la zone du sud de la Syrie contrôlée par l'Armée syrienne libre (ASL), le long de la frontière jordanienne, le second vers la province d'Idleb.

Ce type d'accords d'évacuation, inédit dans la Ghouta orientale, a été pratiqué dans d'autres régions de Syrie, contribuant à la reconquête totale de villes comme Alep ou Homs par exemple. Il concrétise la stratégie du gouvernement de Bachar al-Assad consistant à assiéger, affamer puis bombarder intensivement les secteurs rebelles.

Fuyant les raids et la mort, plus de 70 000 civils ont déjà quitté les territoires rebelles, n'ayant d'autre choix que de rejoindre des secteurs du gouvernement, malgré la crainte de représailles pour certains. Ils s'entassent dans des centres d'accueil sommaires comme dans la localité de Adra. Le régime syrien veut reconquérir la Ghouta pour mettre fin aux tirs de roquettes sur Damas. Mardi soir, un de ces tirs a tué 44 civils, selon un nouveau bilan de l'agence de presse officielle syrienne Sana, le tir le plus meurtrier des rebelles sur Damas depuis le début du conflit en 2011.

Avec AFP et Reuters