
Au menu de cette revue de presse française, jeudi 22 mars, la mise en examen de Nicolas Sarkozy dans l’affaire du présumé financement libyen de sa campagne de 2007. La journée de mobilisation nationale des fonctionnaires et des cheminots. Et le cinquantième anniversaire du début de Mai 68.
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Au menu de cette revue de presse française, la mise en examen de Nicolas Sarkozy pour corruption passive et financement illégal de campagne dans l’affaire du présumé financement libyen de sa campagne de 2007.
«Mis en examen», annonce le Huffington Post, qui estime que «les choses deviennent sérieuses pour l’ex-chef de l’Etat», poursuivi également par la vindicte de l’un des fils du colonel Kadhafi. Alors que d 'autres dignitaires libyens ont démenti tout financement par Tripoli, Saïf al-Islam, qui se trouve toujours en Libye, où il dit avoir l’intention de se présenter à la prochaine présidentielle, malgré le mandat d’arrêt lancé contre lui par la Cour pénale internationale – déclare féliciter «la justice française pour l’arrestation de Nicolas Sarkozy», en assurant détenir encore «des preuves solides» contre lui. Des propos recueillis par le site Africanews, cité par le Huffington Post. L’ex-président reste néanmoins soutenu par sa famille politique, d’après le Figaro, qui rapporte que Nicolas Sarkozy a aussi reçu le soutien, moins attendu, de Debout la France et du Front national, où Marine le Pen s’est interrogée publiquement sur la neutralité du juge en charge de l’instruction de ce dossier, qui a déjà renvoyé Nicolas Sarkozy devant un tribunal dans le cadre d’une autre affaire, le dossier Bygmalion sur ses comptes de campagne de 2012. Pour l’Humanité, la messe est dite. La mise en examen de Nicolas Sarkozy annonce un procès de la «Françafrique et de ses réseaux de financement occultes», dont l’ex-président serait «le dernier héritier connu».
L’Humanité consacre sa Une, comme toute la presse française, à la mobilisation, aujourd’hui, des fonctionnaires et des cheminots contre les réformes du gouvernement. «Nos services publics craquent», alerte l’Huma, en annonçant «un test social d’envergure» pour Emmanuel Macron. «On verra s’il pourra continuer d’afficher longtemps son arrogant «je ne sens pas de colère dans le pays»», défie le quotidien, tandis que le Parisien évoque un «face à face qui ressemble furieusement à celui de la rentrée, au moment des ordonnances sur le Code du travail». «Le premier acte s’était soldé par une victoire de l’équipe Macron. L’issue de cet épisode semble un peu plus incertaine», d’après le journal, qui rapporte que plusieurs médias ont décidé de compter eux-mêmes les manifestants – une première - pour enfin sortir de la bataille des chiffres entre la police et les manifestants.
Il y a ceux qui s’apprêtent à compter les manifestants, et ceux qui se prêtent aux jeux de mots. «L’heure est grève», titre Libération, en évoquant «le sentiment d’abandon des fonctionnaires» - une catégorie professionnelle «en plein désarroi». «Greffe générale?», s’interroge 20 minutes. D’après le journal, les syndicats «espèrent faire converger les luttes sociales pour peser plus lourd face au gouvernement». Pour le moment, celui-ci affiche sa détermination – et le Figaro s’en félicite. «L’autorité de Macron (est) défiée par les syndicats», s’indigne le quotidien, qui demande à l’exécutif de ne pas céder à la «lâcheté politique», en répondant favorablement aux demandes de syndicats présentés comme les défenseurs d’un «ordre établi et cadenassé».
Ce 22 mars a aussi marqué le début d’un grand mouvement social, il y a 50 ans, celui de Mai 68. Libération se souvient que tout a commencé à l’université de Nanterre, en banlieue parisienne, où une poignée de garçons investissent ce jour-là le bâtiment des filles et réclament «la libre circulation» dans l’ensemble de la résidence universitaire. En mai 68, Simone Daret, elle, a 24 ans, est déjà mariée et mère de famille. Interrogée 50 ans plus tard par Libé, elle raconte ne pas avoir manifesté à l’époque, à cause de ses obligations familiales, ce qui n’aurait pas empêché mai 68 d’être pour elle «le révélateur d’un cheminement personnel», un révélateur d’humanisme, de partage, et de solidarité, «l’explosion d’une génération qui n’entrait pas dans le moule qu’on lui proposait».
Eux non plus n’ont pas manifesté en mai 68 - les immigrés qui vivaient en ce temps-là dans les bidonvilles de Nanterre, retrouvés par nos confrères de RFI. Collées à l’université, des centaines de baraques abritaient à l’époque près de 10 000 immigrés, des Algériens en majorité, mais aussi des Marocains, beaucoup de Portugais et quelques Italiens. Parmi eux, Brahim Benaïcha, qui avait alors 15 ans. Lui se souvient de ces étudiants de Nanterre qui venaient au bidonville et avec lesquels «un lien très fort» s’était noué. «Le jeudi et le samedi après-midi, ils nous emmenaient à la piscine, au cinéma, ils faisaient du soutien scolaire», raconte-t-il, avant d’ajouter que ce qui était une «source d’interrogation», un «non-sens», pour lui et ses amis du bidonville, «c’était la casse». «Nous on voyait la casse, on ne comprenait pas qu’on puisse casser quelque chose qui était neuf. Eux nous disaient que c’était la révolte, que c’était contre le capitalisme».
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