logo

De Front à Rassemblement national : "Ressemblement national", raille la presse

Le parti dirigé par Marine Le Pen change de nom mais "garde le même cap" avec un discours toujours aussi musclé sur l'immigration, relève lundi la presse, qui souligne que ce nom ne pourra être utilisé puisqu'il a déjà été déposé.

Au lendemain de la proposition de Marine Le Pen de rebaptiser le Front national en Rassemblement national, les éditorialistes de la presse française raillent, lundi 12 mars, cette opération de marketing politique. "Exit, donc, le Front et sa connotation martiale pour un parti qui souhaite parachever sa 'dédiabolisation'", décrypte Valérie Hacot dans Le Parisien. "Pour le reste, en revanche – et le discours de la présidente, très en verve hier sur l'immigration, en atteste – le Front disparaît, mais le fond reste."

Pour Laurent Joffrin de Libération, "de quoi ce changement de nom est-il le nom ? De la continuité. L'ex-FN est surtout le sujet non d'un rassemblement mais d'un essoufflement national, révélé à la présidentielle et confirmé depuis".

Que reste-t-il du Front national après son congrès «refondateur» du week-end ? Tout, sauf le mot «Front». https://t.co/VL5JmRINgP

  Libération (@libe) 11 mars 2018

"Le navire a changé de nom, mais il garde le même cap", résume Patrice Chabanet dans Le Journal de la Haute-Marne."Changer de nom, c'est la tentation facile de travailler uniquement la surface", renchérit Yann Marec du Midi libre.

Le Rassemblement national populaire de Marcel Déat

Bruno Dive rappelle dans Sud-Ouest que "le 'Rassemblement national' évoque fâcheusement le 'Rassemblement national populaire'" de Marcel Déat, aux pires heures de la collaboration. On se gardera d'accuser Marine Le Pen et son équipe d'une quelconque nostalgie ; on regrettera seulement leur manque de culture historique..."

Selon Patrick Apel-Muller de L'Humanité, "certes, Marine Le Pen a perdu du crédit. Mais elle juge avec les siens que la brutalité du capitalisme mondialisé, le libéralisme autoritaire d'Emmanuel Macron et l'affaiblissement d'une gauche combative et rassemblée lui donneront la possibilité de surfer sur la vague brune qui a déjà maculé l'Italie, l'Autriche, la Hongrie... Voilà pourquoi elle modère son discours anti-européen".

Par ailleurs, Le Huffington Post souligne que le nom de Rassemblement national a déjà été déposé auprès de l'Institut national de la propriété intellectuelle par Igor Kurek. Ce gaulliste et ancien proche de Charles Pasqua est désormais à la tête d'un mouvement souverainiste, le "Rassemblement pour la France", mais aussi "Rassemblement national".

Le Front national ne pourra pas utiliser le nom "Rassemblement national" https://t.co/dF9UnbGlg2

  Igor Kurek☨ (@igorkurek) 12 mars 2018

Avec AFP