![Turquie : libération conditionnelle pour deux journalistes du quotidien Cumhuriyet Turquie : libération conditionnelle pour deux journalistes du quotidien Cumhuriyet](/data/posts/2022/07/23/1658558274_Turquie-liberation-conditionnelle-pour-deux-journalistes-du-quotidien-Cumhuriyet.jpg)
La justice turque a ordonné la remise en liberté, le temps de leur procès pour subversion, de deux journalistes du quotidien d'opposition Cumhuriyet poursuivis pour leurs liens présumés avec le prédicateur en exil Fethullah Gülen.
Un tribunal turc a ordonné, vendredi 9 mars, la libération conditionnelle du rédacteur en chef et d'un journaliste du quotidien d'opposition Cumhuriyet, jugés pour aide à des groupes "terroristes".
La libération du rédacteur en chef Murat Sabuncu et du journaliste d'investigation Ahmet Sik a été prononcée par le tribunal de Silivri, près d'Istanbul, au terme de la sixième audience du procès de 17 collaborateurs de Cumhuriyet. Elle a été accueillie par les cris de joie des soutiens des accusés dans la salle d'audience.
La libération (conditionnelle) des journalistes (de Cumhuriyet) Ahmet Sik et Murat Sabuncu est une éclaircie dans une si longue saison d'orages noirs en #Turquie. Profitons-en ce soir, sans oublier le patron du journal, Akin Atalay, toujours en détention. #libertedelapresse pic.twitter.com/kBHQDFkc5r
Christophe Deloire (@cdeloire) 9 mars 2018"Il n'y a pas lieu d'être heureux"
Les deux journalistes restent cependant poursuivis dans cette affaire, a précisé le tribunal, qui a par ailleurs maintenu en détention le patron du quotidien, Akin Atalay. Il est le dernier des 17 accusés à être encore en prison, tous les autres ayant été remis en liberté conditionnelle petit à petit depuis un an.
S'exprimant après sa libération, Murat Sabuncu a déclaré qu'il n'avait pas de raison d'être heureux dans la mesure où plusieurs journalistes restent en détention : "Aujourd'hui, il n'y a pas lieu d'être heureux, mais un jour viendra où nous serons heureux dans notre pays". "Les problèmes de la Turquie ne seront pas résolus seulement parce que nous sommes libérés", a-t-il ajouté à sa sortie. "En tant que journalistes, notre mission consiste à faire notre travail sans crainte, comme avant".
Parmi les accusés figurent d'autres grands noms des médias en Turquie, comme le chroniqueur francophone Kadri Gürsel et le caricaturiste Musa Kart. Tous risquent jusqu'à 43 ans de prison pour des accusations d'aide à trois groupes classés "terroristes" par Ankara : le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation d'extrême gauche appelée DHKP-C, et le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen.
Cent-cinquante organes de presse ont été fermés et 160 journalistes ont été emprisonnés au total, selon la Fédération des journalistes turcs. Depuis le putsch manqué de l'été 2016, plus de 150 000 personnes ont été renvoyées ou suspendues à travers le pays, et 50 000 autres ont été arrêtées pour leurs liens présumés avec la mouvance güléniste.
Avec AFP et Reuters