
Un rapport de la commission d'enquête de l'ONU sur les crimes de guerre affirme que le régime syrien a utilisé des armes chimiques dans la Ghouta orientale, et que les frappes russes et américaines en Syrie ont tué de nombreux civils en 2017.
Les bombardements effectués en Syrie par l'aviation russe et la coalition internationale sous commandement américain ont fait de très nombreuses victimes parmi la population civile en 2017, affirme un rapport de la commission d'enquête de l'ONU sur les crimes de guerre.
Le régime du président Bachar al-Assad est en outre accusé, dans ce rapport publié mardi 6 mars à Genève, d'avoir eu recours à des armes chimiques, notamment dans le secteur de la Ghouta orientale, en périphérie est de Damas, tenu par les rebelles.
Boucliers humains
Les insurgés eux-mêmes ont commis des crimes de guerre, en particulier en se servant de civils comme boucliers humains, dit le rapport effectué sur la base de 500 entretiens confidentiels de survivants de bombardements et de témoins, à l'étranger ou en Syrie, via les réseaux sociaux. Le gouvernement syrien n'a pas autorisé les enquêteurs de l'ONU à se rendre dans le pays.
Après presque huit ans de guerre, "la violence à travers le pays a atteint de nouveaux sommets", disent les enquêteurs, dont le rapport couvre une période de six mois allant jusqu'au 15 janvier dernier.
Parmi les faits marquants figure le bombardement d'un marché de la ville d'Atareb, près d'Alep, le 13 novembre, qui a fait 84 morts et a été imputé à l'aviation russe. Cette attaque, survenue dans une zone dite de "désescalade", est la première de la part de la Russie que l'ONU assimile à un crime de guerre.
Le rapport revient en outre sur un bombardement en mars 2017 d'avions de la coalition ayant touché une école hébergeant des personnes déplacées près de Raqqa. L'ONU avance un bilan de 150 civils tués, trois fois plus que le bilan fourni à l'époque par le Pentagone, qui a assuré que des jihadistes de l'organisation État islamique (EI) étaient visés.
Les enquêteurs écrivent que les informations recueillies ne corroborent pas la version de Washington, selon laquelle une trentaine de combattants de l'EI "se trouvaient dans l'école au moment du bombardement et que celle-ci était utilisée par l'EI".
Avec Reuters