
Ashraf Ghani, le président afghan, a proposé aux Taliban un cessez-le-feu, la libération de prisonniers, et de reconnaître l'organisaiton comme un parti politique pour mettre fin au conflit qui ravage le pays depuis seize ans.
Le président afghan, Ashraf Ghani, a proposé de reconnaître les Taliban comme un parti politique légitime, mercredi 28 février, dans le cadre d'un processus visant à négocier des accords de paix pour mettre fin à une guerre qui dure depuis plus de seize ans.
Ashraf Ghani, lors d'une réunion à Kaboul préparée avec le soutien d'une délégation de haut niveau de l'Otan, a proposé un cessez-le-feu et la libération de prisonniers. Il a affirmé être prêt à modifier la constitution dans le cadre d'un accord avec les Taliban.
Les Taliban afghans avaient invité, mardi, les États-Unis à "discuter directement" avec leurs représentants au Qatar, une initiative surprenante après des mois d'escalade de la violence. C'est la première fois depuis plus de deux ans que les insurgés semblent disposés à des pourparlers pour mettre fin au conflit engagé depuis 2001 avec les États-Unis. Le gouvernement afghan avait aussitôt remarqué qu'il "n'avait jamais refusé une quelconque offre de négocier".
Intensification des violences
Dans leur appel, les Taliban ne font aucune mention de la réunion de mercredi et proposent de traiter directement avec les Américains, ignorant le gouvernement afghan qu'ils ont toujours traité de "marionnette".
"Nous voulons parler directement avec les États-Unis parce qu'eux et nous sommes les vraies parties [du conflit]", a justifié un commandant taliban joint par l'AFP au Pakistan. "Alors asseyons-nous et parlons tranquillement, sans tiers, ni le Pakistan ni l'Afghanistan."
Les violences se sont intensifiées en Afghanistan depuis que le président américain, Donald Trump, a dévoilé une stratégie plus offensive, en août 2017. Les forces américaines mènent davantage de raids aériens et les Taliban ripostent par des attentats à la bombe, des embuscades et autres attaques.
Fin janvier, leurs attentats visant Kaboul avaient fait plus de 130 morts et 250 blessés, en grande majorité civils. Et sur le terrain, les combats font rage dans plusieurs provinces, dont Faryab, dans le nord-ouest.
Avec Reuters et AFP